On savait qu’Herbert Léonard possédait une belle voix, une
sacrée voix même, chaude et puissante à la fois. Cela faisait sept ans qu’il
n’avait pas sorti d’album. Mais il avait continué à faire de la scène, en
particulier en rejoignant en 2010 la tournée Age tendre et Têtes de bois pour la saison 5.
Herbert vient de sortir un nouvel album, un double CD, qu’il
a baptisé « Déclarations d’amour ». Deux CD pour deux sortes de
déclarations :
Dans le premier, il a rassemblé les chansons « des autres »
auxquelles il tenait tout particulièrement. Ce sont donc des chansons qu’il
interprète avec le cœur. Et ça s’entend ! Grâce à des arrangements vraiment
fouillés et, surtout, à travers son interprétation pleine de sensibilité, Herbert
se les est appropriées. Il les a faites siennes. Il leur apporte une autre
dimension. Il les chante « pour le plaisir ». Le sien et le nôtre.
Et pourtant, dans ces quatorze « Déclarations d’amour »,
il s’est attaqué parfois à du gros, à du lourd… Ne me quitte pas, quand même,
il faut oser. Mais ça lui va bien ; il a su trouver le ton juste… Et tous
les autres titres sont parfaitement repris. La dame de Haute-Savoie de Cabrel,
Et si tu n’existais pas de Dassin, Elle a les yeux révolver de Lavoine, Pauvres
diables d’Iglesias, Tu me fais planer de Delpech, Il est mort de soleil de
Nicoletta, A toutes les filles de Gray et Barbelivien… Toutes font partie du
patrimoine de la belle et bonne chanson française ; mélodies imparables et
textes intelligents. Comme de jolies filles, Herbert Léonard les respecte et
les chérit tout en les bousculant un peu, histoire de les sortir de cet écrin
où leurs interprètes originaux les avaient déposées et où elles étaient restées
figées. Tel un nouveau soupirant, il leur a donné vie, et l’envie d’être aimées
de nouveau.
La seule chanson originale de ce premier CD, Big « O »,
est une déclaration d’amour posthume, un
vibrant hommage à un chanteur qu’il a profondément admiré, une des légendes de
la soul music et du rhythm’n’blues, Otis Redding.
Et puis il s’est encore fait plaisir en partageant son
micro. L’amour, c’est quand même bien à deux. Il s’est ainsi vocalement
accouplé avec trois « complices » qu’il « estime beaucoup » :
Cristina Marocco pour Et si tu n’existais pas, Christian Delagrange pour A
toutes les filles (à séducteur, séducteur et demi), et Un homme fragile avec
Gérard Rinaldi. Cette chanson prend un autre sens et s’écoute d’une autre
oreille depuis la méchante disparition de l’ancien Charlot à la voix de
velours. Ça aura été sa ritournelle d’adieu.
Quant au second CD, c’est tout simplement un Best of…
Quatorze chansons encore, quatorze chansons d’amour, quatorze tubes… A une
époque, j’avais surnommé Herbert Léonard « le chanteur près du corps ».
Il n’a en effet pas son pareil pour faire transpirer ses sérénades d’une sensualité
frémissante. Ce « Grand sentimental », c’est l’homme qui parle à l’oreille
des femmes, qui leur susurre des mots tendres et qui les invite à l’amour Sur
des musiques érotiques. Des chansons comme celles-là, Ça donne envie d’aimer…
Pour être sincère, j’aime ce double album. C’est une très
élégante façon de saluer la qualité de nos chansons de variétés. Alors, à votre
tour, faites-vous plaisir, et laissez-vous rêver…
Déclarations d’amour (Wagram Music)
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