Petit Hébertot
78bis, Boulevard des Batignolles
75017 Paris
Tel : 01 42 93 13 04
Métro : Villiers / Rome
Seul en scène écrit par Alex Vizorek
Mis en scène par Stéphanie Bataille
Présentation :
Quel est le point commun entre la Musique, la Sculpture, le Cinéma ou encore l’Art
moderne ? Alex Vizorek et son génie comique bien sûr !
Le nouveau phénomène de l’humour belge, chroniqueur à France
Inter, vous parlera d’Art avec la folie qui le caractérise.
Magritte, Ravel, Visconti y côtoient Pamela Anderson et
Julien Lepers. Un must pour les amateurs de gai savoir !
Mon avis : « Je
suis Belge ! »… Dès son entrée en scène, Alex Vizorek tombe le
masque. Pas de faux-fuyant, pas d’hypocrisie, il fait d’emblée son coming out.
Mais, rassurez-vous, pas besoin de parler couramment le belge, on comprend
parfaitement tout ce qu’il dit. Pire même, il n’a aucun accent. Alors qu’à la
radio, on entend parfois poindre une certaine tonalité bruxelloise.
Le garçon est élégant, propre sur lui. Mini vague
impeccable, chemise blanche parfaitement repassée, fine cravate noire. Mais,
histoire tout de même d’afficher son statut revendiqué d’humoriste, il arbore
une paire de chaussettes arc-en-ciel… Avec un vocabulaire précis et recherché,
il adopte le ton un peu docte d’un conférencier. C’est que le thème de son
spectacle est on ne peut plus sérieux puisqu’il s’agit de la Culture ; la
Culture avec un grand « C »… comme Comique aussi…
Alex Vizorek réussit en effet cette gageure de prouver que l’on
peut faire rire intelligemment avec un sujet noble et a priori austère.
En fait, il aborde les grandes disciplines de la Culture par
le petit bout de la lorgnette. Il adore parsemer son propos de digressions
habiles, de réflexions décalées et de commentaires fallacieux. Et puis il ne
dédaigne pas s’autoriser ça et là quelques saillies grivoises (« de l’importance
de glisser une blague de cul dans un exposé culturel »), ou quelques
remarques gentiment misogynes. Il incorpore en outre, et fort à-propos, des
jeux de mots qui s’avèrent, bien qu’il s’en défende, d’excellente facture.
Enfin, manière aussi de dépoussiérer la Culture, il utilise à bon escient le
name dropping. Si bien qu’aux côtés de sommités du monde de l’Art, on peut
retrouver Nadine Morano, Marc Lévy, DSK, Céline Dion, Ribéry, Paris Hilton,
Luis Fernandez…)
Comme tout bon conférencier qui se respecte et respecte le public,
il illustre sa rhétorique avec une série de projections. Ce qui lui permet
également d’installer une vraie interactivité avec le public. Ce qui l’amène à se
livrer ainsi à un petit quiz participatif sur la peinture. A nous de décréter
entre un tableau de Magritte et une scène coquine lequel des deux est une œuvre
dard ?
Le spectacle d’Alex Vizorek est donc dûment découpé en
chapitres qui sont autant de sketches : la Musique, la Peinture, la
Sculpture, le Cinéma, la Chanson… Comme tout Belge, il a cette aptitude innée
au non sens et au burlesque. Ses textes sont remarquablement écrits et fort
bien documentés. Son adage de référence est une phrase de Malraux : « L’Art
est le plus court chemin de l’homme à l’homme ». J’y ajouterai pour ma
part « surtout si ce chemin est
balisé par l’humour »…
Mission accomplie pour Alex Vizorek. Avec beaucoup de
finesse, il sait nous captiver et nous amuser avec une thématique peu facile ce
en quoi il se démarque de la plupart des one-man shows humoristiques. C’est
vraiment de la belle ouvrage.
Gilbert « Critikator » Jouin
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