Théâtre de Paris
Salle Réjane
15, rue Blanche
75009 Paris
Tel : 01 42 80 01 81
Métro : Trinité / Blanche
Ecrit par Virginie Hocq et Benjamin Gomez
Mis en scène par Isabelle Nanty
Présentation :
Virginie Hocq, toujours aussi pétillante et surprenante, nous entraîne dans son
univers décalé.
L’humoriste belge y évoque la croisée des chemins à sa
manière. Elle se retrouve plus que jamais « sur le fil » de la vie et
des choix qu’elle aurait pu faire : si elle avait décidé d’être hôtesse de
l’air, aurait-elle été comme Claire, touchante navigante qui noie sa solitude
dans le champagne ?... Virginie aurait pu également choisir le fil de vie
de Viviane, mannequin pour paquet de cigarettes dont le positivisme et la joie
de vivre nous feront oublier un sujet souvent très sensible… Elle aurait pu
également tirer sur le fil de cette bourgeoise prête à tout, et même au pire,
pour récupérer son mari lors d’une soirée pas comme les autres… Et que dire de
cette femme, épouse naïve et inconsciente d’un serial killer, ou encore de
cette Marie-Antoinette plus vraie que nature ?...
Mon avis :
Virginie Hocq est un sacré personnage. Plus cash qu’elle, je crois que ça n’existe
pas. Outre son extrême capacité à faire rire, on ne peut lui dénier son
incroyable générosité et son effarante énergie.
Elle a baptisé son nouveau spectacle « Sur le fil ».
Elle va défaire sa pelote de drôlerie de façon « ad Hocq » en dévidant
et en emberlificotant ce fil rouge pendant plus d’une heure et demie. Cette
fille est complètement cinoque. Loufoque, baroque, barrée, elle se moque des
autres autant que d’elle-même. Son spectacle a l’air de brique et de broc, mais
il n’y a aucune équivoque quant à son résultat : on rit sans discontinuer.
L’œil en permanence rieur et pétillant de malice, le sourire
espiègle, elle nous embarque à mille à l’heure dans son univers. Son spectacle
est fort bien ficelé car elle y alterne une forme de stand-up riche en
digressions avec cinq savoureux portraits de femmes parfaitement structurés.
Et, en plus de ce double jeu, elle ajoute une troisième dimension qui est l’interaction.
Elle a en effet un fil branché en courant continu avec le public. Personne n’est
à l’abri d’une réflexion, d’une intervention ou d’une invitation.
Après nous avoir imposé en première partie l’exécution d’un
ballet par un danseur classique russe dont la prédominance des attributs est
inversement proportionnelle au talent et dont la prestation est littéralement
emmerdante, elle arrive à point nommé pour tirer le fil de son histoire. Ou plutôt,
de ses histoires. Je suis allé chercher dans le dictionnaire un adjectif qui
pouvait au mieux la qualifier. J’y ai trouvé le mot « pétulante » :
Qui manifeste un dynamisme extrême… Il n’y a rien à ajouter. Tout est dans ce
mot.
Le premier quart du spectacle est un mélange bizarre.
Gesticulante et grimacière (mais c’est pour la bonne cause) elle nous offre un
cocktail composé d’humour potache, d’une bonne dose de scatologie, d’un zeste
de gore et d’une grosse rasade de folie pure. Rien ne la rebute, elle y va à
fond… Derrière moi une femme suffoque, à ma droite un spectateur « hocquète »
de rire.
Et puis arrive le sketch de Viviane, le mannequin pour
paquets de cigarettes. Et là, tirant sur un fil invisible Virginie Hocq hisse soudain
son show à un niveau nettement supérieur. Niveau d’excellence dont elle ne se
départira plus jusqu’à la fin. Cette fois, on entre de plain pied dans la performance
en tous genres. Performances vocales (au pluriel), prouesses physiques,
gestuelle extravagante, débit étourdissant, postures saugrenues, tableaux
farfelus… Sur le fil est un spectacle éminemment visuel. Mime accomplie, elle
fait ce qu’elle veut avec son corps et son visage. Elle est en permanence sur
le fil du rasoir, frôlant sans cesse avec les limites de la bienséance sans
jamais tomber dedans. C’est osé, gonflé, explicite, grivois, mais jamais graveleux,
et encore moins vulgaire. Elle nous embarque même très agréablement dans une
parenthèse pleine de poésie sur le pouvoir de l’imagination.… Sa diction est
parfaite, ses saillies irrésistibles. Elle est très imagée la langue d’Hocq !
Sincèrement, si vous voulez rire de bon cœur et sans
arrière-pensée allez vite au Théâtre de Paris. Virginie Hocq va vous y donner
du fil à (re)tordre de rire.
Je me suis vraiment beaucoup amusé. C’est mon sentiment sincère
et honnête. Peut me chaut d’être de ces critiques dont l’avis ne tient qu’à un
fil…
Hâtez-vous d’aller attraper celui que vous tend Virginie
Hocq, mais je vous préviens : accrochez-vous, ça va secouer. Mais elle est
tellement attachante…
Gilbert « Critikator » Jouin
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