Alhambra
21, rue Yves Toudic
75010 Paris
Tel : 01 40 20 40 25
Métro : République / Jacques
Bonsergent
Seule en scène écrit par Noëlle
Perna et Richard Chambrier
Présentation : Quand Mado et son « reproducteur » ne
sont pas sur la même longueur d’ondes… Quand celui-ci met sa star du
« chauve binz » dans l’impasse… Elle seule saura trouver la sortie…
Armée de sa devise « Celui qui veut faire trouve le moyen, celui qui ne
veut pas trouve une excuse ».
Enfin une mission pour
transformer Mado en Super Mado !
Mon avis : Dès qu’elle revêt la robe rose électrique de Mado,
Noëlle Perna devient une autre personne. Une personne extravagante, attachante,
infiniment drôle. Sur scène, ce n’est pas une brise de Nice qui soufflote, c’est
une véritable tornade. Mado, c’est la reine des pipelettes. Pendant une heure
et demie, elle n’arrête pas de parler, de s’agiter, de trottiner, de s’indigner,
de s’esclaffer, de se moquer, d’analyser. Elle a un avis sur tout et une façon
de le donner qui n’appartient qu’à elle. Elle s’exprime avec énormément de bon
sens et d’esprit d’observation. Ce qui la caractérise le plus, c’est son
incroyable générosité à vouloir communiquer, échanger, mais avec son langage si
particulier. Mado a le sens inné de la formule imagée, de l’expression
déformée, des jeux de mots approximatifs. Elle utilise pour cela une langue
très vivante, dans tous les sens du terme.
Le prétexte de Super Mado est simple : son
(re)producteur lui a conseillé de beaucoup moins parler. C’est tout juste qu’il
n’exige pas d’elle un spectacle quasiment mimé. Mais comment endiguer un
torrent de paroles, comment assagir une rebelle pleine de fougue qui n’en fait
qu’à sa tête. On ne peut pas chasser son naturel, il est déjà au galop lorsqu’elle
fait irruption sur scène. Une entrée qui pète, « à l’Américaine »,
devant une salle chaude, et c’est parti pour quatre-vingt-dix minutes de folie.
Mado s’adresse à nous comme à des
confidents, comme à des amis d’un jour rencontrés au Bar des Oiseaux. Elle nous
prend à témoins et se raconte. Bien sûr, elle nous narre avec force détails
pittoresques ses relations avec son mari Albert et ses tribulations avec leur
fils Toinou ; lesquels ont, en plus, le malheur d’être ses plus proches
collaborateurs pendant le spectacle, l’un en « couilles-lisses », l’autre
aux lumières « bien qu’il soit loin d’en être une ». Mais plus elle
les critique, plus on sent poindre en elle sa tendresse à leur égard. Mado est
très féminine.
Comme elle parle tout-à-trac,
elle aborde moult sujets. Elle passe sans vergogne du plus général au plus
intime : les expressions périmées, l’éducation nationale, les vertus du
rire, la télévision, le foot, le rugby, la politique, la conception de Toinou,
le speed dating, les méfaits des gâteaux « aux herbes », les vacances
avec Albert… Certains sketches sont de purs et grands moments de comédie et de
truculence. Et puis, soudain, rupture de rythme. Son chauvinisme pour sa ville
s’exprime alors avec lyrisme. Son exaltation se mue en propagande attendrie. En
plein milieu d’un spectacle sur-vitaminé, elle nous offre une plage, sa plage,
une plage de poésie. Un ange passe, qui nous laisse bouche Baie…
Mado la Niçoise, c’est tout cela.
Comme dans la salade du même nom, il y a un peu de tout et, surtout, pas mal de
crudités. Il y a parfois un ingrédient un peu facile, un peu léger (comme une
image ou un calembour quelque peu éculé), mais la majorité du plat est vraiment
goûtue, originale, bien relevée, parfaitement assaisonnée. En tout cas, le menu
qu’elle nous propose se digère aisément. Son ingestion est certes un peu
retardée par les spasmes qui nous font tressauter le ventre de rire, mais qui s’en
plaindrait ?
Noëlle Perna aborde le public
parisien avec une certaine appréhension. A tort. Car vu la chaleur des
applaudissements, la spontanéité des rires, et les cris de contentement, elle
ne peut qu’être rassurée. Il règne dans la salle de l’Alhambra un microclimat
quasi méditerranéen. Bien sûr, cela est dû en grande partie à la folle énergie
de Super Mado. A l’image de ses formes, tout en elle est généreux.
Gilbert « Critikator »
Jouin
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