Théâtre La Bruyère
5, rue La Bruyère
75009 Paris
Tel : 01 48 74 76 99
Métro : Saint-Georges
Jusqu’au 20 août
Ecrit et interprété par Isabelle
Georges
Direction musicale, piano et chant :
Frederik Steenbrink
Guitare, contrebasse et
trompette : Edouard Pennes
Saxophones, flûte, percussions et
piano : Adrien Sanchez
Arrangements : Cyrille Lehn
Lumières : Jacques
Rouveyrollis
Son : Yann Lemètre
Costumes : Axel Boursier
Scénographie : Nils
Zachariasen
Présentation : Entourée de son complice Frederik Steenbrink et
de deux musiciens « touche-à-tout » de génie, la grande Isabelle
Georges revient avec Amour Amor !
Avec « trois petites notes
de musique… » de Mozart à Gainsbarre et quelques « chabadabada »
ils trouveront « les mots » pour dire et chanter au mieux « la
chose »…
L’amour « toujours »
mais, toujours, l’amour-humour !
Mon avis : Pour se rendre au Théâtre La Bruyère voir le
spectacle d’Isabelle Georges, il faut descendre au métro Saint-Georges… Je n’irai
pas jusqu’à la sanctifier, bien que les critiques soient unanimes pour auréoler
sa prestation, mais j’ai vécu hier soir un petit moment vraiment paradisiaque.
A l’instar de ses précédents
spectacles, Amour Amor va bien
au-delà du simple tour de chant car la comédie y tient également une place prépondérante.
Cette fois, comme dans Padam Padam,
tout est dans le titre. Dans sa note d’intention, Isabelle Georges annonce la
couleur : « Je suis obsédée, possédée par l’amour… Je veux le chanter
sous toutes ses formes… ». Effectivement, en une heure et demie, elle se
livre à une discotopsie du sentiment amoureux dans tous ses états. Du coup de
foudre à la rupture, tous les thèmes et toutes les étapes y sont abordés.
Avec sa jolie frimousse, son
grand sourire gourmand et son œil tour à tour malicieux, candide, coquin,
émerveillé ou mélancolique, Isabelle Georges et ses trois complices musiciens
nous offrent un spectacle total. La mise en scène, inventive et intelligente,
est toute entière au service des chansons. Chacune donne lieu à son propre
tableau, à une véritable mini-comédie. Les titres s’enchaînent, s’imbriquent,
souvent sous forme de dialogue, ce qui a pour résultat de les rendre encore
plus vivantes et explicites. Les trois musiciens interviennent, partenaires taquins
et choristes facétieux, s’intègrent au spectacle en jouant une partition autant
théâtrale que musicale. Les arrangements, délibérément jazzy, subtils, classieux,
riches et variés, ajoutent à l’ambiance une légèreté et une fantaisie réjouissantes.
En fait, on est en permanence dans le jeu ; dans les jeux de l’amour et du
bazar. Accessoires drolatiques et inattendus, pas de danse langoureux,
chaloupés ou cocasses, saynètes vaudevillesques, romantiques ou
mélodramatiques, échanges et situations pittoresques, Amour Amor nous distille un grand moment de pur music-hall.
Et puis il y a Isabelle !
Elle s’implique et paie de sa personne comme jamais. Inutile de s’attarder sur
la formidable étendue de ses qualités vocales, c’est un fait acquis depuis
belle lurette. Dans cette sorte de comédie musicale, c’est tout autant son
tempérament et ses talents de comédienne qui sont mis en valeurs. Elle joue
tout et ose tout. Elle met les voiles, se dévoile, va jusqu’à faire les « Georges
chaudes »… C’est troublant, audacieux, mais toujours accompagné par un
parti pris d’humour qui rend tout délicieux.
Ce spectacle est également ponctué
d’intermèdes surprenants comme cette reprise des truculentes Nuits d’une demoiselle, créée par
Colette Renard, dans lequel Isabelle nous offre un jeu d’épaule dense, ou bien
ce dialogue étincelant qu’elle échange avec son pianiste, Frederik Steenbrink,
autour de ce poème galant du 18è siècle intitulé Le Mot et la Chose. Une merveille d’écriture ! On a aussi
droit à quelques extraits de dialogues de films judicieusement placés.
Je me suis surpris, à un moment,
à rêver qu’avec ses trois petits potes de musique, elle nous interprète de
manière inversée le Alors raconte de
Bécaud. C’eût pu être un joli moment de grâce et de drôlerie totalement en
phase avec le thème développé dans Amour
Amor puisqu’il évoque la rencontre amoureuse. Mais ce petit désir n’est qu’une
minuscule gourmandise superfétatoire car, pour ce qui est de la nourriture
spirituelle, ce spectacle m’a nourri au-delà de mes espérances.
En conclusion, si l’on se demande
à l’issue de ce spectacle remarquablement complet, Que reste-t-il de nos amours ? Et bien, il nous reste une
ribambelle de belles et bonnes chansons…
Gilbert « Critikator »
Jouin
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