M6
Tous les samedis à 18 h 35
Une série de 210 épisodes de 4
minutes
Créée par Frank Cimière, Benjamin
Depierrois, Alain Kappauf, Fabien Rault
Réalisée par Varante Soudjian,
Olivier Chapelle, Séverine Bouvier
Directeurs d’écriture :
Varante Soudjian et Thomas Pone
Avec Guy Lecluyse (le commissaire
Campanella), Tano (Bernard), Matthieu Pillard (Francky), Nadia Roz (Inès), Waly
Dia (Vince), Vinnie Dargaud (Yohann), Julie Schotsmans (Audrey)…
Présentation : Bienvenue dans le joyeux quotidien de la BAC
(Brigade Anti-Criminalité) de la petite ville de Saint-Villiers, dirigée par le
commissaire Campanella, vieux briscard qui a gravi tous les échelons de la
police et qui doit aujourd’hui faire régner l’ordre dans sa ville.
Pour cela, il devra « faire
avec » sa brigade de flics aux caractères bien trempés dont l’enthousiasme
débordant ne compense pas les erreurs de jugement, l’inexpérience ou encore les
problèmes existentiels.
Mon avis : Ayant visionné en avant-première plusieurs épisodes
de cette nouvelle série programmée par M6, je puis lui garantir un grand succès
public. Je me suis retrouvé en effet dans les mêmes sensations jubilatoires que
j’avais éprouvées quinze ans plus tôt en découvrant Caméra Café ! Le fait que l’on retrouve dans les deux
divertissements la présence d’Alain Kappauf n’y est pas étranger. C’est le même
état d’esprit, c’est la même volonté de faire rire, c’est le même souci de
qualité…
Tous les critères sont réunis
dans Commissariat central pour en
faire un rendez-vous incontournable : écriture ciselée, un ton décalé et,
surtout, un casting formidable.
Les sept comédiens principaux
sont quasiment tous issus de la scène ; du one-(wo)man show, pour Nadia
Roz, Tano, Waly Dia, du cabaret, pour Matthieu Pillard avec les Chiche Capon…
Guy Lecluyse, lui, est tout autant rompu à l’exercice de la comédie que du
thriller. Comédien fétiche d’Olivier Marchal, il connaît sur le bout de son
flingue l’univers de la police sous ses aspects les plus sombres. Mais, comme
il est à la base un humoriste, tant au théâtre qu’au cinéma, il a suffisamment
de recul pour mettre toutes ces expériences au service de la dérision… Vinnie
Dargaud, issu du Cours Florent, s’est surtout formé au théâtre en jouant aussi
bien Hugo que Feydeau, Molière que Musset… Quant à Julie Schotsmans, passée par
l’Actor Studio, on a pu la voir dans différentes comédies au théâtre et à la
télévision, et dans de nombreuses pubs.
Ce qui est frappant, c’est la
belle complicité qui unit tous ces artistes. Nous sommes en présence d’une
véritable troupe. On les sent totalement investis dans ce projet, ils donnent
le meilleur et ils y vont à fond.
Ce qui est bien également, c’est
qu’on rit des personnages, mais pas de leur fonction. Jamais le métier de
policier n’est tourné en ridicule. Au contraire, on peut lire en filigrane
l’importance de leur mission dans notre société. Le problème, c’est que nous
avons affaire avec ces trois binômes, à un concentré de Pieds Nickelés. Les
caractères sont remarquablement dessinés.
Campanella (Guy Lecluyse) est un
flic qui vient du terrain. Il a gravi tous les échelons. On ne la lui fait pas.
Il est bourru, maladroitement autoritaire, et pudiquement paternaliste…
Parlons de ces fameux binômes…
Inès (Nadia Roz) est ambitieuse,
intelligente, rigoureuse, fonceuse, maniaque. Son point faible, c’est son côté
romantique. Elle aurait tellement besoin d’une épaule et de ce qui va avec pour
lui faire des enfants… Son coéquipier, Vince (Waly Dia) est un tantinet
frimeur, il se la pète un peu, il soigne son look ; totalement imprégné
par les séries policières américaines, il essaie de les rejouer dans son petit
commissariat de Saint-Villiers.
Audrey (Julie Schotsmans) ;
c’est l’impulsive. (Mal) mariée à la ville avec un looser, elle est ronchon,
vindicative, sans cesse à la recherche d’expédients pour arrondir ses fins de
mois, ce qui peut expliquer sa nervosité chronique… Heureusement, elle est
associée à son contraire, Yohann (Vinnie Dargaud) ; lui il ne pense qu’à
la déconne, à inventer des blagues pourries. C’est un grand gamin qui n’a pas
encore coupé le cordon avec maman. Chez lui tout est prétexte à s’amuser ce qui
ne l’empêche d’être un excellent camarade.
Bernard (Tano), c’est le
marginal. Il a ses propres codes, ses propres lois, ses propres méthodes.
Normal : il est Corse ! En constant équilibre sur la ligne jaune, il
aime son boulot, il aime son coéquipier, mais il aime beaucoup moins son
ex-femme avec laquelle il est en conflit permanent pour la garde d’un fils dont
ils ne veulent ni l’un ni l’autre !... Francky (Matthieu Pillard), c’est
le balourd. Il est très stéréotypé : empli d’idées reçues, un zeste de
racisme, un autre de misogynie, mais plus par réflexe que par conviction
profonde. Limite bas de plafond, caricatural, c’est néanmoins un brave type qui
donnerait sa vie pour son pote Bernard.
Personnellement, même si j’ai
trouvé tous les comédiens excellents, j’avoue avoir un faible pour le duo de
bras cassés que forment Bernard et Francky.
En résumé, Commissariat central est une série savoureuse grâce à sa galerie de
personnages pittoresques, ses successions de sketches et de saynètes rondement
menées et finement observées. Le jeu de tous les comédiens est un régal. Bien
sûr, on n’écrit pas 210 épisodes sans que certains comportent leur lot de situations
grotesques ou quelques outrances. Mais la majorité est vraiment d’une très
bonne tenue. Commissariat central se
regarde avec beaucoup de plaisir et les téléspectateurs vont très rapidement s’attacher
à cette brochette d’hurluberlus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire