Théâtre Hébertot
78bis, boulevard des Batignolles
75017 Paris
Tel : 01 43 87 23 23
Métro : Villiers / Rome
Une pièce de Ray Cooney
Adaptée par Jean Poiret
Décors de Jean-Michel Adam
Lumières de Laurent Béal
Costumes de Juliette Chanaud
Son de Michel Winogradoff
Avec Pierre Cassignard (Richard Marchelier), Lysiane Meis (Christine Marchelier), Sébastien Castro (Georges Pigier), Guilhem Pellegrin (le directeur), Pascale Louange (Stéphanie Margel), Guillaume Clérice (Edouard Margel), Rudy Milstein (le garçon d’étage), Anne-Sophie Germanaz (la femme de chambre)
L’histoire : Dans un hôtel proche de l’Assemblée Nationale, un
célèbre député se prépare à un après-midi coquin avec une secrétaire du premier
ministre au lieu d’assister à un débat parlementaire de la plus haute
importance.
Mais la présence de sa femme dans
le même hôtel et la maladresse chronique de son assistant vont déchaîner les
catastrophes et toute une série de quiproquos hilarants…
Mon avis : Excellente idée que de reprendre trente après sa
création cette pièce de Ray Cooney adaptée par Jean Poiret. D’une part parce
que son thème, l’infidélité, est intemporel et, d’autre part, parce que sa
mécanique, formidablement huilée, est toujours aussi efficace.
Pierre Cassignard et Sébastien
Castro assurent les rôles tenus respectivement par Pierre Mondy et Jacques
Villeret. Le binôme fonctionne remarquablement. Pratiquement de toutes les
scènes, Sébastien Castro n’a pas son pareil pour faire le Jacques. Une fois de
plus, il apporte la touche incomparable de sa présence lunaire et flegmatique.
Je l’ai découvert en 2006, dans Amour et
chipolatas et, depuis, la seule présence de son nom sur une affiche me fait
accourir au théâtre. C’est simple, en une dizaine d’années, je l’ai vu dans
onze pièces et un one-man show. Je sais à la fois que je vais assister à un
spectacle de qualité et que je vais beaucoup rire et sourire. Ici, il s’appelle
Georges Pigier, mais dans ce rôle de gaffeur majuscule, il a tout de ce
François Pignon si cher à Francis Veber. Si, pour enchaîner les gaffes, il est
hors catégorie, il réussit la performance sous ses airs de godiche, de se
sortir des situations les plus inextricables.
Quant à Pierre Cassignard, il est
parfait dans ce rôle de député volage, arrogant, sûr de lui et un tantinet
méprisant pour son lamentable attaché parlementaire. Or, à cause de lui, il va
se trouver dans une telle avalanche de complications que cette fameuse
après-midi qu’il rêvait idyllique va se transformer en un épouvantable
cauchemar.
Toute l’intrigue repose sur l’antagonisme
teinté d’incompréhension qui relie les deux hommes. La première bourde de
Georges Pigier va engendrer un paroxystique effet dominos. Dès lors les
quiproquos vont se déverser en cascades. Plus ils sont gros, plus ils sont
invraisemblables, plus ils nous font rire. Ma mise en scène nerveuse de José
Paul insuffle un rythme endiablé. Dire que, dans cette comédie, les portes
claquent est un doux euphémisme. Leur synchronisation est réglée comme du
papier à musique.
Dans C’est encore mieux l’après-midi, on ne se pose pas de questions. On
n’a qu’à se laisser emporter par ce maelström bouillonnant de folie. Ça court,
ça crie, ça s’agite, ça ment, ça drague, ça s’affole, ça ne comprend rien mais,
au moins, ça vit ! Les huit comédiens donnent le meilleur d’eux-mêmes,
voire un peu plus, pour offrir aux spectateurs un formidable moment de détente.
Outre Pierre Cassignard et Sébastien Castro, mention spéciale à Lysiane Meis
pour sa frivolité lumineuse et assumée, ainsi qu’à Rudy Milstein à la fois en
garçon d’étage ahuri et roublard.
C’est encore mieux l’après-midi, certes, mais c’est surtout très,
très bien le soir au Théâtre Hébertot !
Gilbert « Critikator »
Jouin
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