Théâtre du Marais
37, rue Volta
75003 Paris
Tel : 01 71 73 97 83
Seul en scène écrit par Gérémy
Crédeville
Mis en scène par Benjamin Guedj, Stéphane
Casez
Présentation : Il aurait pu faire de la radio mais, hélas, il
n’avait pas le physique pour…
Dans Parfait (et encore, je suis modeste), Gérémy Crédeville nous prouve
que l’élégance peut côtoyer le trash à travers le personnage de G., caricature
du beau gosse qui pense que tout lui réussit, qui caresse des rêves d’Olympia
comme on caresserait un cheval gentil. Ah oui, il y a aussi de l’absurde dans
ce spectacle…
Mon avis : Gérémy Crédeville, un vent venu du Nord pour
apporter beaucoup de fraîcheur dans le domaine du stand-up… Gérémy ? Oui,
vous avez bien lu. Gérémy avec un « G », un « G » comme
gonflé, gracieux, goguenard, garnement, gommeux, gondolant, grivois, gaulois,
gaguesque, galant… Non, pas galant ! Pas vraiment. Ou alors, il faudrait
que la gent féminine soit particulièrement maso.
Quand je parle de fraîcheur, je
pense aussi à nouveauté. Depuis trente ans, j’en ai vu arriver des humoristes.
Tout de suite, on décèle s’il y a un vrai potentiel, une forte personnalité, un
ton, du fond, de l’originalité, pour leur prédire une longue carrière… C’est le
cas de Gérémy Crédeville. Il nous cueille dès le début. Sa première demi-heure
est un véritable feu d’artifices.
D’abord, il est servi par son
physique GBB : grand, beau, blond. Ajoutez à cela un timbre de voix grave,
profond, velouté, enjôleur, une voix qu’il s’amuse souvent à rendre aigue pour
créer un dialogue avec un personnage féminin… Gérémy ne nous prend pas en
traître. Tout est dit dans le titre de son spectacle : Parfait (et encore je suis modeste).
Alors, il y va à fond. Pratiquant en permanence l’abus de confiance (en lui),
il ne fait pas dans la demi-mesure. Il n’y peut rien, c’est comme ça ;
c’est à prendre ou à lécher (comme une vitrine attrayante). Ebouriffé autant
qu’ébouriffant, ce garçon a tous les talents. J’ai rarement entendu autant de
trouvailles dans un stand-up. Comédien accompli, excellant dans la pratique du
mime, il sait tout faire avec son corps et avec son visage.
Cette qualité d’expression(s), il
la met toute entière au service d’un texte particulièrement ciselé et abouti.
Images aussi audacieuses qu’irrésistibles, blagues à jet continu, digressions
loufoques, apartés impertinents, sens de la répartie avec le public,
vocabulaire riche et précis, autodérision réjouissante, saine gaillardise,
petits crochets en absurdie … délicieusement irrévérencieux, il est tout à la
fois le chevalier paillard, un pédant de Molière, Jean-Pierre Marielle dans Les galettes de Pont-Aven, Jean-Paul
Belmondo dans Le Magnifique… Parfois,
on même l’impression qu’il est plusieurs !
Je ne veux pas dévoiler toutes
les arcanes de ce seul en scène absolument jubilatoire. J’y ai vraiment pris
plus d’une heure de plaisir, tant pour l’originalité des vannes, la valeur du
texte et la qualité du visuel.
J’ai ri, j’ai re-ri, et gérémy ça
tout au long du spectacle.
Je prends aujourd’hui tous les
paris : ce garçon se hissera très vite sur la scène de l’Olympia.
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