mercredi 8 novembre 2017

Christophe Hondelatte "Le cannibale de Rotenburg"

Editions JC Lattès
360 pages
18,50 €



Depuis l’an 2000 et la présentation sur France 2 de l’émission Faites entrer l’accusé, Christophe Hondelatte fait partie des quelques experts en faits divers qui font autorité dans les médias. Soignant autant le fond que la forme, il a créé un ton, un style.
Le cannibale de Rotenbourg est le septième ouvrage qu’il sort dans ce domaine. Le mot « cannibale » a été mis en avant pour le titre soit plus… mordant, plus incisif, mais en fait, tout est dans le sous-titre : « et autres faits divers glaçants ». C’est cet adjectif qui résume le mieux le climat du livre. Les 24 histoires retenues font en effet effroi dans le dos. C’est une sorte de compilation de ce que l’esprit humain peut engendrer et accomplir de pire.



Dans tous les domaines, l’éventail est très large. Les plus anciennes affaires remontent à 1869 (Le massacre de Pantin) et 1881 (L’abbé empoisonneur), alors que les plus récentes datent de 2012 (Le dépeceur de Montréal, Le coup de folie de la nourrice chinoise) et 2013 (La chute d’Oscar Pistorius). La plupart des cas traités se sont déroulés en France, mais il y en a cinq qui ont eu lieu au-delà de nos frontières, en Autriche, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud et au Canada et qui, évidemment, ont connu un retentissement international.


Ce véritable catalogue du crime est édifiant par sa diversité. On y est confronté eu mal absolu sous toutes ses formes. On y croise des pervers, des détraqués, des manipulateurs, des sadiques, des psychopathes, des escrocs. On y découvre les pires abjections et turpitudes, la cruauté, la sauvagerie, la cupidité, la rancœur, la passion amoureuse et aussi, bien sûr, la folie pure.
Certains chapitres, carrément gore, sont très éprouvants à lire (Le cannibale de Rotenburg, Le dépeceur de Montréal, Le Japonais cannibale…). Christophe Hondelatte a pris soin d’éviter l’écueil du voyeurisme, de la complaisance. Il ne nous épargne certes rien, mais il n’en rajoute pas. Il ne s’attarde pas sur les détails les plus sordides, il ne va qu’à l’essentiel. Tout est circonstancié, daté, expliqué.

Pour effectuer ce voyage au pays de l’horreur (« l’horreur est humaine »), il faut avoir le cœur bien accroché.

En concluant cet article, je viens de m’apercevoir que « glaçant » pouvait se décomposer (sans jeu de mot) en « glas » et « sang »… Il eût été criminel de ne pas le signaler.

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