Editions
JC Lattès
360 pages
18,50 €
Depuis l’an 2000 et la
présentation sur France 2 de l’émission Faites entrer l’accusé, Christophe
Hondelatte fait partie des quelques experts en faits divers qui font autorité
dans les médias. Soignant autant le fond que la forme, il a créé un ton, un
style.
Le cannibale de
Rotenbourg est le septième ouvrage qu’il sort dans
ce domaine. Le mot « cannibale » a été mis en avant pour le titre
soit plus… mordant, plus incisif, mais en fait, tout est dans le
sous-titre : « et autres faits divers glaçants ». C’est cet adjectif qui résume le mieux le climat
du livre. Les 24 histoires retenues font en effet effroi dans le dos. C’est une
sorte de compilation de ce que l’esprit humain peut engendrer et accomplir de
pire.
Dans tous les domaines,
l’éventail est très large. Les plus anciennes affaires remontent à 1869 (Le massacre de Pantin) et 1881 (L’abbé empoisonneur), alors que les plus
récentes datent de 2012 (Le dépeceur de
Montréal, Le coup de folie de la
nourrice chinoise) et 2013 (La chute
d’Oscar Pistorius). La plupart des cas traités se sont déroulés en France,
mais il y en a cinq qui ont eu lieu au-delà de nos frontières, en Autriche, aux
Etats-Unis, en Afrique du Sud et au Canada et qui, évidemment, ont connu un
retentissement international.
Ce véritable catalogue du
crime est édifiant par sa diversité. On y est confronté eu mal absolu sous
toutes ses formes. On y croise des pervers, des détraqués, des manipulateurs, des
sadiques, des psychopathes, des escrocs. On y découvre les pires abjections et
turpitudes, la cruauté, la sauvagerie, la cupidité, la rancœur, la passion
amoureuse et aussi, bien sûr, la folie pure.
Certains chapitres,
carrément gore, sont très éprouvants à lire (Le cannibale de Rotenburg, Le dépeceur de Montréal, Le Japonais
cannibale…). Christophe Hondelatte a pris soin d’éviter l’écueil du
voyeurisme, de la complaisance. Il ne nous épargne certes rien, mais il n’en
rajoute pas. Il ne s’attarde pas sur les détails les plus sordides, il ne va
qu’à l’essentiel. Tout est circonstancié, daté, expliqué.
Pour effectuer ce voyage
au pays de l’horreur (« l’horreur est humaine »), il faut avoir le
cœur bien accroché.
En concluant cet article,
je viens de m’apercevoir que « glaçant » pouvait se décomposer (sans
jeu de mot) en « glas » et « sang »… Il eût été criminel de
ne pas le signaler.
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