Editions
du Cherche Midi
Collection « Beaux Livres »
128 pages / 430 photos
19,90 €
Ce 29 décembre, Laurent
Gerra aura 50 ans. Un demi-siècle, ça se fête. Et ; lorsqu’on est un homme
public, ça se célèbre. Alors, pour marquer l’événement et le partager avec ses
nombreux admirateurs, Laurent a eu la judicieuse idée de rendre publics ses Carnets
d’un sale gosse, un superbe ouvrage (et je pèse mes mots) dans lequel
il se raconte et se dévoile avec une totale sincérité.
Ce livre est un pur
délice tant il est complet. D’abord, il est illustré par plus de 430 photos. Et
on sait combien les images sont importantes et révélatrices. Elles sont autant
de petites bornes qui ont jalonné son existence, depuis sa plus tendre enfance
(il nous ouvre son album de famille) jusqu’à aujourd’hui où il va présenter son
tout nouveau spectacle, Sans modération. Ensuite, riche en
anecdotes, cet ouvrage, cette « somme » devrait-on mêmedire, contient
tout ce qu’on a envie de voir et de savoir sur lui. Il va même au-delà de nos
espérances car il nous permet d’entrer dans son intimité : fac-similés de
documents personnels, coupures de presse, nombreux témoignages (de ses
parents ; de Franck Perrot, son ami d’enfance devenu son ingénieur du
son : de David Mignot, autre ami d’enfance devenu son fidèle
accompagnateur ; de Michel Drucker ; de Jean-Jacques Pironi, son
co-auteur, de Christelle Bardet, sa compagne ; et bien d’autres…). On y
trouve également une kyrielle de photos le montrant en compagnie de célébrités
françaises et internationales, des sketches, les étapes importantes de sa vie
professionnelle (la scène, la radio, la télévision, l’édition, le cinéma), sa
sanctuarisation au Musée Grévin… Bref, difficile d’être plus exhaustif.
Lorsqu’on referme ce livre, on sait tout de lui. Et pourtant, pour bien le
connaître, c’est un garçon extrêmement pudique.
Laurent Gerra, je l’ai
rencontré en 1991, alors qu’il venait à peine de débarquer à Paris. Le hasard
nous avait dîner à la même table après un concert à l’Olympia de Gilbert
Bécaud, à l’Intercontinental rue Scribe. En discutant, je me suis même aperçu
que je l’avais déjà vu sur scène dans la station de sports d’hiver de La
Clusaz. Suite à cette soirée, alors qu’il était un total inconnu, j’avais
réussi à ce qu’il vienne présenter son spectacle en Tunisie à l’occasion d’une
fête organisée par le magazine télé pour lequel je travaillais, fête à laquelle
était convié tout le gratin de l’audiovisuel de l’époque… Je le connais donc
bien et j’ai toujours suivi sa carrière de près.
Laurent Gerra est un
« sale gosse » qui a paradoxalement consacré sa vie au propre. Au
propre de l’homme : le rire. Les fées (en décembre, ce sont des fées
d’hiver) qui se sont penchées sur son berceau avaient peut-être un petit coup
dans le nez après un dîner bien arrosé chez Marc Veyrat, toujours est-il
qu’elles étaient un tantinet portées sur la gaudriole. En effet, dès son plus
jeune âge, le garçonnet, nourri de calembours en Bresse, a commencé à se livrer
à ses toutes premières imitations : Polnareff, Distel, Carlos, Dutronc,
Sardou… Comment dès lors ne pas croire à la prédestination ? Dans son cas,
ne pas faire usage d’un tel don eût été criminel et aurait témoigné d’un manque
de reconnaissance vis-à-vis des espiègles bonnes fées. Il avait donc le talent
dans les gènes, certes, mais pour paraphraser Brassens, « Le talent sans
travail n’est qu’une sale manie ». Laurent a bossé, beaucoup bossé. C’est
un stakhanoviste de la voix. On ne parvient pas à un tel succès, à une telle
reconnaissance générale, et à s’y maintenir surtout, sans remettre sans cesse
son métier sur l’ouvrage, et se lancer en permanence de nouveaux défis.
Aujourd’hui, le petit
Laurent de Mézériat a 50 ans. Ça fait 45 ans qu’il imite des vedettes et ça en
fait 30 ans qu’il fait de la scène. Il est à son tour devenu une méga vedette,
un saltimbankable, le numéro Ain dans sa discipline… Si vous voulez vraiment
tout savoir de son formidable parcours, précipitez-vous sur ses Carnets
d’un sale gosse. Vous allez vous en payer une sacrée tranche… de
vie !
Note
bene : Juste pour sourire un peu, j’ai relevé
une savoureuse coquille page 115, dans une confidence que nous livre Christelle
Bardet qui, pour moi, a des allures de lapsus révélateur. Il est écrit en effet
que « La bonne « chair », c’est quelque chose d’important pour
Laurent ». Bonne « chère » eût été plus adéquat. A moins qu’on y
voie là un aveu bien plus intime…
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