L’Européen
5, rue Biot
75017 Paris
Tel : 01 48 65 97 90
Métro : Place de Clichy
Du 7 au 10 juin
Au Café de la Danse du 14 au 17 juin et du 21 au 24 juillet
Spectacle musical de Gaëlle Hausermann et Florin Niculescu
Mis en scène par Gaëlle Hausermann
Ingénieur du son : Gérard Trouvé
Création Lumière de Manu Drouot
Présenté par Serena Reinaldi (en alternance avec Virginie
Bienaimé)
Avec Florin Niculescu (violon),
Paul Staicu (piano), Christophe Brunard (guitare), Nicola Sabato (contrebasse),
Bruno Ziarelli (batterie), Vera Zanguieva (danse et chant)
Présentation : Monsieur
Grappelli est un spectacle musical où le jazz, le théâtre et l’histoire
s’entremêlent pour un moment d’improvisation original.
Le quintette de Florin Niculescu,
accompagné par la comédienne Serena Reinaldi, se lâche sur scène avec une seule
ambition : mélanger le jazz, les anecdotes, leur propre histoire pour
rendre hommage au grand violoniste Stéphane Grappelli. Ce spectacle empreint de
folie et de poésie, allie la virtuosité des musiciens à la fantaisie d’un
cabaret. Florin Niculescu revisite de façon espiègle, mais aussi experte, les
grands standards de son maître. Il ne joue pas seulement de la musique, il
emmène le spectateur dans son histoire. Avec drôlerie et tendresse, la comédienne
Serena Reinaldi accompagne le spectateur dans cette plongée dans la musique de
l’entre-deux guerres, à la façon d’un Monsieur Loyal.
Mr Grappelli relève le pari fou
de concilier la fantaisie et le sérieux pour réconcilier le jazz avec tous les
publics. Un hommage musical mené tambour battant par une comédienne et un quintette
explosifs…
Mon avis : Ce spectacle se résume en une superbe histoire
d’amour. Mais de même qu’on se perd en conjectures pour savoir qui de l’œuf ou
de la poule est arrivé en premier, comment affirmer qui du jazz manouche ou de
Stéphane Grappelli a provoqué la passion de Florin Niculescu. A vrai dire, on
s’en moque un peu car seul le résultat compte. Et le résultat né de cette
fusion est tout simplement éblouissant. Avec son violon, épaulé par quatre formidables
musiciens, il rend dans ce spectacle sobrement intitulé « Monsieur
Grappelli », un vibrant hommage à son idole. Le « Monsieur » est
essentiel car il exprime le profond respect de Florin pour son aîné… de presque
60 ans !
80% de musique, 20% de théâtre.
Cinq musiciens et une muse-narratrice. La Turinoise Serena Reinaldi est
d’autant plus légitime dans cette fonction que Stéphane Grappelli avait du sang
italien dans les veines via son père. Très élégante dans sa jolie robe noire,
elle apporte une note de charme dans cet univers masculin. Elle jase avec les
musiciens et, surtout, elle apporte, à grands renforts d’anecdotes, le fonds
historique. Elle joue aussi les journalistes en questionnant habilement Florin
Nicolescu sur son propre parcours. Si bien que l’on assiste en parallèle au
déroulé de la carrière de Grappelli, et au chemin initiatique emprunté par
Florin, et à une transmission en direct, non du témoin, mais de l’archet.
Sur un grand écran, sont
projetées des images du Paris des années 20 et 30. On croise Maurice Chevalier
et Mistinguett et on voit défiler en arrière-plan ces endroits mythiques dans
lesquels Stéphane Grappelli s’est produit : le Dôme, la Croix du Sud, le
Moulin de la Galette, la Coupole… On retrouve aussi bien sûr des documents
d’époque montrant le violoniste avec quelques uns de ses partenaires dont,
évidemment, le plus fameux d’entre eux, Django Reinhardt. Mais il n’y a aucune
nostalgie. Au contraire, sur scène, pour paraphraser Trenet, « Y’a d’ la
joie ! ».
En effet, le répertoire de
Stéphane Grappelli est particulièrement tonique, vivifiant, exaltant. A
l’instar des autres spectateurs, mes pieds n’ont pas arrêté de battre la mesure
et ma tête de dodeliner en cadence. Mélange d’envoûtement et d’allégresse. Ce
jazz, étiqueté « manouche », diffuse essentiellement de la joie de
vivre ; avec, ça et là, de jolies plages empreintes de mélancolie, de
cette mélancolie positive qui vous fait du bien à l’âme. Le « Hot
Club » de Florin Niculescu est formé de virtuoses qui font corps avec leur
instrument avec un enthousiasme communicatif. Chaque solo, chaque impro, chaque
envolée est salué par des salves d’applaudissements et ponctué de grognements
de plaisir. Swing, générosité et partage sont les leitmotive de Florin
Nicolescu.
Cette volonté est d’ailleurs
encore plus magnifiée lorsque, à la fin du spectacle, son épouse Vera, grâce à
laquelle il a pu – enfin - rencontrer son maître, Stéphane Grappelli, vient le
rejoindre sur scène pour interpréter Les
Yeux noirs, ce chant traditionnel russo-tzigane qui fait scintiller des
étoiles dans nos yeux à nous.
Grâce à cette musique conçue pour
dissiper les Nuages, à ces deux
aventures humaines, à ce voyage au cœur des années 30, on sort de la salle
véritablement transportés ; comme si on avait reçu une transfusion de
bonne humeur.
Gilbert « Critikator »
Jouin
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