Apollo Théâtre
18, rue du Faubourg du Temple
75011 Paris
Tel : 01 43 38 23 26
Métro : République
Vendredi et samedi à 20 h 00
Seule en scène écrit et interprété par Elodie Arnould
Présentation : C’est en étant confrontée aux rendez-vous
administratifs, aux collègues de bureau, à la vie de couple et aux enfants (des
autres), qu’Elodie se rend compte que, malgré son âge, elle n’est pas
complètement adulte, une femme ; une Grande quoi.
Alors elle vous invite dans son
monde où elle rêve… Elle rêve d’avoir la classe ; d’être une artiste, une
révolutionnaire, d’être LA FEMME accomplie qui gère tout en restant glamour.
Mon avis : En fait, tout est contenu dans le titre et dans le
pitch de présentation. Elodie Arnould se pose la question, Future grande ?, et rêve d’acquérir au plus tôt le statut d’adulte.
Pour ce second vœu, elle a évidement conscience d’être freinée par son aspect
physique. Elodie est un petit modèle. Elle appartient à la famille pimpante et
mignonne des tanagras malgaches (définition de « tanagra » :
jeune femme remarquable par sa grâce et sa finesse)… Mais, en plus de la grâce
et de la finesse, Elodie déborde d’une énergie explosive.
On voit tout de suite que la
scène est son élément. Elle y est très à l’aise, bouge tout le temps, elle
possède un visage hyper mobile et expressif et elle a l’art d’établir le
contact avec le public.
Future grande ? a les avantages et les inconvénients d’un
premier spectacle. C’est plein de fraîcheur, de candeur, de générosité ; il
y a quelques jolies formules (« Je fais tellement jeune que mon médecin
est un pédiatre »), de bonnes observations sur la vie de bureau, ses codes,
ses rituels et les relations entre collègues ; des témoignages plutôt
savoureux sur les rapports mère-fille et hommes-femmes ; quelques pensées
philosophiques qui donnent à sourire ; des parodies chantées bien
troussées... Il y a aussi un numéro de danse particulièrement bien amené et les
chorégraphies qui le suivent constituent à chaque fois des ruptures visiblement
appréciées par les spectateurs.
Mais, en même temps, c’est encore
tendre et léger, voire même parfois très potache. Nombre de blagues, un
tantinet éculées, appartiennent au registre des copains-copines qui se vannent
à la sortie du lycée. Mais ce que j’ai le moins aimé, c’est sa propension,
surtout dans la deuxième partie du spectacle, à s’aventurer dans le domaine de
la grivoiserie. Et je n’ai franchement pas goûté la fin, trop sous la ceinture.
Ses métaphores « couillonnes » et sa danse si exclusivement féminine ne
m’ont pas fait rire.
Elodie Arnould est sympathique et
chaleureuse. Elle a un potentiel indéniable. Je pense, mais cela n’engage que
moi, que si elle trouve quelqu’un qui l’aide à muscler son propos et à le tirer
vers le haut, elle pourra atteindre ce palier qui lui ouvrira la porte de la
maturité. Il y a actuellement de nombreuses femmes humoristes. Le niveau est
très élevé. Si elle veut rejoindre le peloton des « grandes » - et elle
en a la capacité – il lui faut concentrer ses efforts sur le texte. Elle possède
déjà trois énormes atouts : elle a une formidable présence, c’est une
bonne comédienne et elle est attachante. Il ne lui reste plus qu’à se forger
une personnalité qui soit originale.
Gilbert « Critikator »
Jouin
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