Gaîté Montparnasse
26, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tel : 01 43 22 16 18
Métro : Gaîté / Edgar Quinet
Ecrit et interprété par Anthony
Figueiredo et Indiaye Zami (Les Vice Versa)
Mis en scène par Régis Truchy
Lumières de Frédérick Douin
Présentation : Plongez dans l’imaginaire de ces deux artistes
hors du commun influencés par les cartoons et les personnages de Jim Carrey.
Une véritable bande dessinée en
live qui détonne par son humour et les performances physiques… L’imaginaire de
l’un met sans cesse à l’épreuve celui de l’autre et Vice Versa.
Mon avis : Voici un divertissement frais et réjouissant. Il
suffit de s’installer dans son fauteuil et de se laisser emmener dans l’univers
gentiment foldingue de ces deux hurluberlus. Même si les échanges, bien écrits,
sont indispensables, ils ne servent qu’à nous préparer aux actions qui s’y
rapportent. En effet, Imagine est un spectacle
avant tout visuel ; et sonore aussi car la bande-son – vraiment bien chiadée
- y tient un rôle prépondérant. Elle est le troisième personnage de cette
fantaisie qui réussit la gageure de nous paraître totalement débridée alors qu’elle
est parfaitement maîtrisée car elle est le fruit d’un incroyable travail en
amont. Les gags sont si millimétrés qu’ils ont dû nécessiter des heures et des
heures de répétitions et d’ajustements.
Mais tout cela, c’est leur
problème après tout. Ce qui compte pour nous, c’est la qualité des images délirantes
et farfelues qu’ils nous proposent.
Le spectacle est bien construit. Ça
part d’un rêve un peu fou partagé par deux amis qui travaillent modestement
dans le même hôtel, un comme serveur, l’autre comme pianiste de bar. Passionnés
du cinéma et des comédies musicales des années 50, ils fantasment sur Hollywood
et Broadway. Alors, nourris des performances chorégraphiques de Fred Astaire ou
Gene Kelly, et fans des compositions burlesques de Charlie Chaplin ou Jerry
Lewis, ils vont monter en hommage à ces idoles leur propre numéro de music-hall.
Comme leur nom de scène l’indique,
les Vice Versa sont un duo. Grâce à leurs physiques respectifs contrastés, ils
forment un binôme somme toute classique, un mix d’Auguste et de clown blanc et
de Laurel et Hardy ; il y a le meneur et son souffre-douleur… Leur jeu de
scène est très complet. Véritables athlètes et mimes accomplis, ils dansent,
font des cascades, pratiquent toutes formes de bruitages dont le beat box.
Toutes ces aptitudes leur permettent de nous offrir un éventail très large de situations
jubilatoires. Au vu de leur tonicité, de leur souplesse, de leur énergie, on ne
peut surtout pas les taxer de « vice » de forme !
Bien sûr, en voulant présenter le
maximum de l’étendue de leurs talents, il y a dans leur show du très bon et du moins
bon. Et vice versa. Heureusement, les hauts sont bien plus nombreux que les
bas. Certains numéros sont excellents (les claquettes, les ombres chinoises
indisciplinées, les jeux de mains en gants blancs…). Et le final, à lui seul,
vaut le déplacement. C’est un véritable feu d’artifices (« artifices »
dans le sens littéraire du terme : « moyen ingénieux d’agir »),
un concentré de tout ce qu’ils savent faire.
Mes rares réserves concernent
deux-trois sketchs un tantinet peu redondants, un peu trop longs (la lutte pour
le micro, l’excès de vitesse), et deux petites vulgarités vraiment superflues
surtout dans un spectacle qui devrait emballer un jeune public.
Imagine est un spectacle inventif, généreux, parfois poétique, et
toujours drôle. Les duettistes, complices et complémentaires (quand l’un
bruite, l’autre mime), très sympathiques, sont deux remarquables performeurs à
l’américaine. On y rit énormément… Il faut également souligner le travail
accompli sur les lumières et, j’insiste, sur le choix des projections et de la
bande-son (j’ai par exemple adoré cette image illustrant de façon subliminale It’s Raining Men sur la musique de Singin’ In The Rain).
Allez voir les Vice Versa. Ils
nous donnent un spectacle total, jouissif qui, pour notre plus grand plaisir,
nous en met plein les yeux et plein les oreilles. A travers eux, Broadway vous
donne rendez-vous rue de la Gaîté.
Gilbert « Critikator »
Jouin
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