mardi 17 avril 2007
Nos amis les Terriens
Un film de Bernard Werber
Avec Audrey Dana (Agathe/Sujet A), Boris Ventura Diaz (Bertrand/Sujet B), Anne-Lise Hesme (Ursuline/Sujet 1), Thomas Le Douarec (Donatien/Sujet 2), Sellig (Félix), Shirley Bousquet (la photographe)...
Le narrateur : Pierre Arditi
L'histoire : Des Extra-terrestres, qui ignorent tout de la Terre et de ses habitants, décident de nous observer pour savoir comment nous fonctionnons. Après avoir étudié notre mode de vie dans les villes, ils décident d'affiner leur analyse en enlevant un couple de Terriens et en les plaçant dans une cage. Transplantés dans un endroit inconnu situé au milieu de nulle part, privés de tout repère, comment ces cobayes humains vont-ils réagir et s'adapter ?
En parallèle, dans la vie normale, comment vont se comporter leurs compagnons respectifs ?
Mon avis : Ce film se regarde comme un documentaire ; mais un documentaire dont nous sommes à à fois les sujets et les spectateurs. Se contempler ainsi nous-même nous procure une impression bizarre, dérangeante. Et cette sensation est décuplée par les propos faussement naïfs de l'extra-terrestre-narrateur, des commentaires qui se révèlent impitoyables.
Nul n'est besoin d'aimer les livres de Bernard Werber pour apprécier son film. Son idée est démoniaque car il se complaît à inverser les rôles. Les extra-terrestres se conduisent avec l'homme de la même manière que l'homme se conduit avec des hamsters. Quelle leçon d'humilité ! Insidieusement, on se met à la place du couple de cobayes et on se dit qu'on n'aimerait vraiment pas que cela nous arrive. Les travers de nos comportements, nos bassesses, nos lâchetés, notre jalousie, nos rivalités, y sont soulignés avec une ironie perverse. En même temps, certains de nos congénères se révèlent nantis d'une vraie noblesse d'âme (surtout les femmes...). Finalement, en raison de son effet miroir, on regarde ce film avec beaucoup d'indulgence. C'est une belle leçon de relativité et d'humilité.
Il faudrait même le diffuser dans les collèges et les lycées car il y a du Montesquieu chez Bernard Werber. Quel sens de l'observation, quel humour, quel amour de son prochain ! Il y a tant d'enseignements à tirer de cet OVNI foisonnant. Ce film est finalement tellement terre-à-terre qu'il en est extra.
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