lundi 4 février 2008

Croque monsieur


Théâtre des Variétés
7, boulevard Montmartre
75002 Paris
Tel : 01 42 33 09 92
Métro : Grands Boulevards

Une pièce de Marcel Mithois
Mise en scène par Alain Sachs
Avec Isabelle Mergault (Coco Baisos), Michel Crémadès (Jean), Julien Cafaro (Auguste), Anne-Sophie Germanaz (Anna-Maria), Tom Morton (Nicolas), Isabelle Tanakil (Maggy Fauchois), Alain Sachs (Anatole Longvy), Tadrine Hocking (Mademoiselle Valérie), Christian Sinniger (Monsieur Bécot), Lannick Gautry (Pascal de Vontauban)

Ma note : 5,5/10

L'histoire : Un coup de feu claque dans la nuit... Alertée, Coco Baisos surgit dans le salon pour y découvrir que monsieur Baisos vient de trépasser. Pas de chance, c'était son sixième mari et le deuxième qui tire sa révérence par suicide interposé... Elle ne semble pas très affectée par la brutale disparition de son époux jusqu'au moment où Jean, l'homme de confiance qu'elle vient de prévenir, lui apprend que c'est l'annonce de sa ruine qui a provoqué ce geste fâcheux. Dès lors, la situation tourne au tragique. Où cette veuve toute fraîche va-t-elle pouvoir trouver de l'argent pour continuer à mener grand train ? Elle ne connaît qu'un moyen : séduire vite un autre homme, richissime de son état. Elle ne perd donc pas une seconde et, grâce au carnet d'adresse de son amie Maggy, elle commence à lancer des rendez-vous... Chose que ne goûte guère sa fille Anna-Maria, et encore moins mademoiselle Valérie, l'infirmière de feu Baisos, qui en était secrètement éprise et qui est convaincue que Coco l'a assassiné...

Mon avis : Déjà, la première remarque est de se dire que Marcel Mithois vieillit moins bien que Georges Feydeau. Croque monsieur ne date pourtant que de 1964. Mais elle sent beaucoup plus la naphtaline et c'est regrettable. Disons, pour faire court, que son texte n'est pas au niveau des comédiens qui le jouent sur la scène des Variétés.
Le décor - un luxueux appartement - est superbe, les costumes sont somptueux, la machinerie, qui fait valser les fauteuils, est ingénieuse, les acteurs sont irréprochables... Et pourtant, la mayonnaise ne prend pas. Ce ne sont pas les dialogues ou les situations qui nous font rire, c'est la formidable présence d'Isabelle Mergault qui nous arrache des râles de plaisir. Ce n'est plus une pièce, c'est un one-woman show ! Elle tient ce spectacle de bout en bout sur ses épaules, qu'elle a au demeurant fort charmantes. Elle est absolument fantastique. Elle possède une science de la comédie incomparable. Dans les moindres de ses mouvements, de ses regards, de ses postures, dans sa façon de parler et de jouer avec ses partenaires, elle est fascinante. Elle mériterait un vrai grand boulevard. On ne peut la comparer à personne, surtout pas à Jacqueline Maillan ; même si toutes deux évoluent au plus haut niveau du jeu et de l'inventivité drôlatique. Il y a eu LA Maillan, il y a LA Mergault ! Point.

En dehors de ce grand et magistral numéro de comédie, en dépit d'une mise en scène alerte et efficace, Croque monsieur nous laisse un peu sur notre faim. A cause de ces dialogues un peu lourds, de ces lieux communs parfois indigestes. Malgré des gens bons, il sent un peu trop le gruyère... Mais, si on arrive à faire abstraction de ce handicap, je puis vous assurer que rien que pour assister à la performance hors normes d'Isabelle Mergault, vous pouvez prendre un ticket (repas). Après tout, un croque-monsieur n'est pas un plat de résistance, ce n'est qu'un en-cas.
J'insiste lourdement : une présence comique comme celle d'Isabelle, est trop rare pour que l'on passe à côté. Je mets 2/10 à la pièce et 9 à sa prestation. D'où le 5,5 affiché en préambule et dont je tiens à me justifier.

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