La Cigale
120, boulevard Rochechouart
75018 Paris
Tel : 01 49 25 89 99
Métro : Anvers / Pigalle
One man show écrit par Olivier de Benoist et Vincent Leroy
Présentation :
Après avoir défendu les hommes pendant trois ans, Olivier de Benoist défens
désormais les femmes car elles ont beaucoup de choses à se faire pardonner. En
plus, ODB aime défendre les causes perdues…
Mon avis :
Je crois que je n’ai jamais entendu autant de mots d’esprits cumulés dans un
one man show. Si Olivier de Benoist est un sniper, c’est avec une mitraillette
qu’il canarde ses cibles. Je crois qu’il sort une (bonne) vanne toutes les
15-20 secondes. Quelle écriture ! Et quelle façon de les dire !
On peut désormais affirmer qu’ODB est entré dans le cénacle
de nos tout meilleurs humoristes. Il était déjà un des plus grands… par la
taille. Il a tout pour lui. Reconnaissable entre tous avec son timbre de voix
si personnel, il chambre avec une sorte de nonchalance tranquille, affichant un
large sourire de sale gosse content et fier de ses « bêtises ».
Cet homme est doté d’une mauvaise foi aussi faramineuse qu’inoxydable.
D’entrée, il proclame haut et fort que, dans ce nouveau spectacle, il va
prendre cette fois la défense de la Femme, manière pour lui de s’excuser le l’avoir
allègrement brocardée dans le précédent. Bien sûr, la suite nous apprendra qu’il
n’en est rien. On sent qu’il voudrait bien mais c’est plus fort que lui. Une
fois encore, les femmes en général, sa propre femme et sa belle-mère vont être
ses victimes privilégiées. Et elles prennent lourd !
Plus, dans la salle, la gent féminine s’insurge et proteste,
plus il en rajoute et plus il y prend visiblement du plaisir. Si on devait lui
accorder une décoration, ce serait la Légion d’horreurs (avec un « s »).
Il pratique la misogynie, le machisme et l’humour noir dans des proportions
rarement atteintes. Et ça nous transporte de joie, quel que soit son sexe.
Le plus effarant est que ce jeune homme de bonne famille est
baron de son état. Il nous apprend, armoiries à l’appui, que son patronyme
intégral est Olivier, Marie, Emmanuel, baron de Benoist de Gentissart ! Et
dire que dans « Gentissart », il y a « gentil » ! Mais
il ne nous cache pas que cette particule, sa famille la doit à une partie de
cul. Le fait d’armes de son ancêtre Charles-Eugène fut en réalité un fait de
charme dont bénéficia l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche en l’an 1778…
Alors comment voulez-vous que son chenapan de descendant puisse faire preuve de
noblesse d’esprit vis-à-vis de vous, mesdames ? Sa grivoiserie est
atavique. Il est donc tout à fait excusable.
Ce nouveau spectacle est
remarquablement structuré. Il a su lui donner du rythme en y apportant d’efficaces
ruptures à grand renfort de matériel et d’effets spéciaux : paperboard,
projections de photos, d’animations, accessoires… Il rejoint également à plusieurs
reprises un guéridon sur lequel repose un antique téléphone pour une rubrique intitulée
« SOS ODB » qui donne droit à une rafale d’excellentes brèves
savoureusement vachardes.
Il n’y a aucun moment de faiblesse dans Fournisseur d’excès. Tout est d’un niveau très élevé. Olivier de
Benoist n’a pas son pareil pour transformer des moments de vie très personnels en
fresque épiques : sa rencontre avec sa femme, un entretien d’embauche
particulièrement croustillant, l’accouchement de sa femme, l’enterrement de sa
belle-mère et son éloge funèbre… et j’en passe tant ce spectacle est riche et
drôle de bout en bout.
Olivier de Benoist est unique. Il est le seul actuellement à
évoluer dans ce registre. C’est fin, c’est féroce, ça fait tellement de bien !
Gilbert "Critikator" Jouin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire