Rive Gauche
6, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tel : 01 43 35 32 31
Métro : Edgard Quinet / Gaîté
D’après le seul roman de Sacha Guitry
Adapté et mis en scène par Eric-Emmanuel Schmitt
Lumières de Jacques Rouveyrollis
Costumes de Virginie H
Décor de Nils Zachariasen
Avec Olivier Lejeune
et Sylvain Katan
L’histoire : A 10 ans, Alex perd sa famille, intoxiquée par un
plat de champignons. S’il survit, c’est parce qu’il a été privé de repas pour
avoir volé deux francs dans la caisse du magasin paternel. Son larcin l’a sauvé
de la mort tandis que l’honnêteté a tué les siens ! Si seul le crime paie,
pas étonnant qu’il ait une étrange conception du monde, se convertisse à la
tricherie, en amour comme au casino… Il nous raconte sa vie rocambolesque.
Qu’est-il-devenu ?
Mon avis : Il faut surtout arriver à l’heure afin de ne pas
manquer le générique de cette pièce. Oui, oui, comme au cinéma, il y a un
générique. Et il est particulièrement savoureux. Tourné en noir et blanc, il
nous met en présence d’un Sacha Guitry qui nous présente à la fois le thème de
cette comédie, ses différents protagonistes, jusques à ses techniciens. Bref,
toutes les personnes impliquées pour une raison ou pour une autre dans cette
aventure. C’est plein d’humour. Guitry, aussi épris de théâtre que de cinéma,
ne l’aurait pas renié ce générique…
Photo Pascal Ito |
Pour l’interprétation de cette pièce,
on peut parler de double performance d’acteur. Olivier Lejeune, omniprésent (il
ne quitte pas la scène du début à la fin), incarne Alex avec toute la finesse
d’esprit qui sied à Guitry. Il tient son rôle de conteur avec énormément de
malice et de distance avec, parfois, une petite pincée de truculence. Son peu
est d’une justesse irréprochable. Il est très convaincant et son bonheur d’être
sur scène est communicatif. Il est dans son élément.
Il est parfaitement secondé par
son complice, Sylvain Katan, qui campe avec pittoresque et cocasserie tous les
autres rôles, y compris les féminins. Il est absolument épatant.
Cette judicieuse trouvaille de
mise en scène, nous permet de prendre un réel plaisir en suivant le jeu de ce
binôme parfait, mariage classique du clown blanc (Olivier Lejeune), impeccable
dans sa linéarité, et de l’Auguste (Sylvain Katan) tout en pitreries de bon
aloi. Cette pièce possède un charme désuet qui évoque fort bien cette époque.
Personnellement, il m’a manqué ça et là quelques saillies propres à Sacha
Guitry, saillies que ce gourmand de bons mots qu’est Olivier Lejeune aurait su
nous adresser comme autant de petits clins d’œil spirituels… Eric-Emmanuel
Schmitt s’est peut-être montré trop « raisonnable ».
Gilbert « Critikator »
Jouin
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