Le
Point Virgule
7,
rue Sainte-Croix de la Bretonnerie
75004
Paris
Tel :
01 42 78 67 03
Métro :
Hôtel de Ville
Seul
en scène écrit par Payanotis Pascot
Mis
en scène par Fary
Présentation :
« Avoue, je suis stylé sur l’affiche. Conquérant sur ma barque, sûr de
moi, petite moue genre mec nonchalant et tout…
Alors
qu’en vrai la barque était tellement petite que j’étais à deux doigts de tomber
dans l’eau vaseuse, l’étiquette du costume me grattait et la photographe me
criait dessus en allemand comme si j’étais un animal de cirque en fin de
carrière…
On
fait tout ça face aux autres, comme si on contrôlait ce qui se passe.
Alors
que moi j’arrive pas à contrôler grand-chose. Les seuls trucs que je gère à peu
près, c’est mon spectacle et les omelettes… »
Mon
avis :
En fait, dans sa déclaration liminaire émise ci-dessus, Panayotis nous livre
déjà quelques éléments de sa personnalité comme la différence entre l’image et
la réalité, la posture et le moi profond ou son incapacité à contrôler quoi que
ce soit…
J’avais
assisté à son tout premier show case en avril 2018… Hier soir, j’ai eu du mal à
reconnaître le post ado hésitant, un peu emprunté avec son corps qui débitait
son texte sur un ton parfois monocorde. C’étaient ses tout débuts. Près de
dix-huit mois plus tard, j’ai découvert sur la scène du Point Virgule un jeune
homme très à l’aise dans l’exercice du one man show. Les cheveux et la barbe
ont poussé ; le regard, dans lequel on peut lire son plaisir d’être face
au public, est assuré ; sa maîtrise du ton, du débit, des silences, est
totale ; mais surtout, il se révèle être un excellent comédien.
En
revanche, j’ai retrouvé tout ce que j’avais aimé lors de son show case. D’abord
son sourire. Absolument craquant. Plus que du charisme, Panayotis possède un
charme irrésistible. Son petit côté Johnny Depp ne devrait pas tarder à attirer
les réalisateurs de cinéma. Et puis, si la forme est désormais acquise, c’est
le fonds de ses propos qui m’a plu.
Son
spectacle ne ressemble à aucun autre. S’il est original, c’est tout simplement
parce que Panayotis ne fait que parler de lui. Il se livre à nous sans détours.
Très vite, il casse son image en exprimant sa difficulté chronique à montrer l’être
humain qu’il rêve de devenir. Tout est contenu dans le titre – explicite – de son
spectacle : « Presque »…
Panayotis
est presque un séducteur, il arrive presque à embrasser la fille
qu’il aime, il parvient presque à dire ce qu’il pense, il a presque
coupé le cordon ombilical avec sa mère, il a presque tué le père… Il essaie
de grandir avec ou malgré sa grande vulnérabilité et son incapacité à montrer
ses sentiments (merci papa). Pour se protéger, pour donner le change, il a
trouvé un subterfuge : presque malgré lui, mais il en est
conscient, il se complaît à sortir des blagues, de préférence trash, plutôt que de dévoiler ses
inclinations et, plus encore, son amour.
Très
lucide, il se connaît parfaitement. A 21 ans, il sent qu’à force d’introspection,
il est parvenu à devenir « presque lui ». En tout cas, ce spectacle,
indéniablement thérapeutique, va certainement contribuer à le gommer bientôt ce
« presque » et à l’éradiquer. En attendant, il nous reste un seul en
scène très personnel, atypique, joliment interprété par une jeune homme plus
que prometteur que sa fragilité et ses doutes, complètement assumés, rendent terriblement
attachant... et drôle.
Quand on voit la complicité qui le lie à son public, on peut affirmer que Panayotis est déjà presque une vedette. En tout cas, le plus dur du chemin est presque accompli...
Quand on voit la complicité qui le lie à son public, on peut affirmer que Panayotis est déjà presque une vedette. En tout cas, le plus dur du chemin est presque accompli...
Gilbert
« Critikator » Jouin
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