vendredi 23 avril 2021


Conte Jouin n° 19

J'étais encore jeune. Influencé sans doute par Brel, je me faisais peu d'illusions. Quoi que...


Curriculum

 

J’suis entré dans la vie comm’ par inadvertance

Mon enfance a passé l’espace d’une danse

Ayant pour le lycée que fort peu d’attirance

J’ai suivi un chemin sans moindre consistance

 

Si je ne suis conscient que de mon inconscience

Ce n’est pas de ma faute, il faut m’en excuser

J’ai plongé dans le mal sans la moindre défiance

Et puis j’y suis resté par flemme de changer

 

Je n’ai pour aucun dieu l’espoir d’une croyance

Je crois plus volontiers à une grande amitié

Je fais même à l’amour de temps en temps confiance

La vue d’un chien battu me fait de la pitié


 Je n’ai pour les bourgeois aucune déférence

Ils sont gras, dédaigneux et puants de principes

Tout pourrit avec eux dans leur indifférence

Ni le froid, ni la faim ne leur nouant les tripes

 

Je crois que l’avenir offre peu d’espérance

Effaçant peu à peu en nous tout romantisme

Nos cerveaux mécaniques dans leur grande aberrance

Ne croient qu’en la technique et louent le modernisme

 

Mais qu’à cela ne tienne, j’ai en moi l’assurance

Que chaque être ici-bas aime vivre sa vie

Et le bon sens aidant on prend son existence

Comme la seule chose que l’on a pour la vie

 

 

 

 

 

 

 

 


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