Je dois humblement avouer qu’au bout de trois titres, j’avais
envie de décrocher. Je trouvais le premier, Chante,
convenu, sans surprise, agrémenté d’un texte simpliste ; le deuxième, Le Message de nos pères, gentiment
utopiste, limite puéril (« c’est pas bien la guerre »), sans
consistance réelle ; et le troisième, Revivre,
une timide ébauche de reggae, mais surtout une voix trop aigüe pas loin d’être
désagréable à l’oreille…
J’étais donc sur le point d’abandonner quand l’intro de la
quatrième chanson, Ma Radio, a arrêté
mon geste vers la télécommande. Là au moins le reggae était affirmé, assumé. Un
refrain efficace, une chanteuse très à l’aise dans ce registre, ça m’a bien plu…
Il est bizarrement construit cet album de quatorze titres. Il commence en fait
au quatrième. Les trois premiers donnent l’impression d’un tâtonnement, on
dirait des brouillons. Et puis soudain, à partir de Ma Radio, il prend de la consistance, il se muscle. Cette chanson c’est
le marchepied qui permet à ce CD de se hisser à un excellent niveau qualitatif.
La suite est un sans faute. Y a-t-il un lien de cause à effet, toujours est-il
que les quatre titres qui suivent portent la signature mélodique de David Gategno.
Je n’ai aucun parti prix, mais les chansons 5, 6, 7 et 8 font partie de mes six
préférées. Sur une jolie rythmique et un jeu agréable avec les chœurs, Si on m’avait dit, servi par un texte
assez profond, est un message de sagesse. Il s’en dégage une philosophie
positive qui repose sur le fait de savoir prendre sa vie en main…
L’Age que tu me donnes
est tonique, bien écrit, intelligent, bien interprété et bénéficie d’un superbe
climat musical… Déclinaison sur l’amour et les (bonnes) rencontres, La bonne personne est un titre efficace,
qui balance bien. Jouant à ravir de sa voix écorchée, Louisy y frise le blues
(une idée à creuser ?)… Quant à Besoin
de rien, cette profession de foi est un pur régal. La voix est plus
retenue, toute en douceur. C’est une prise de position contre l’esprit de
possession. S’en détacher est synonyme de liberté. En plus c’est
remarquablement arrangé et agrémenté sur le pont d’un solo de clarinette fort
bien venu.
Tu n’iras pas danser
est comme un petit film. Son texte est très imagé. Il y a une vraie originalité…
Le Prix à payer m’a troublé en me ramenant
quelques années en arrière. C’est une chanson qui serait allée comme un gant
aux L5. C’est comme une passerelle sympathique avec sa vie d’avant… L’indispensable
reprise, There Must Be An Angel, est
un hommage au duo Stewart/Lennox. Ce qui a été judicieux, c’est de l’enrober d’une
rythmique ska, façon de se démarquer de la version originale et de lui donner
une couleur qui lui va ma foi fort bien.
La patte et le savoir-faire de Lionel Florence se retrouvent
dans l’écriture ciselée de Good bye.
J’ai été très agréablement touché par le grain « sauvage » de la voix
de Louisy et son interprétation habitée. Et puis ça chaloupe grave ! Par amour est une bonne chanson avec un
bon feeling… Et La Tête dans ton enfer
conclut parfaitement cet album. Là aussi l’interprétation est pleine de
sensibilité, elle permet de souligner la qualité d’un texte soigné qui témoigne
d’un gros travail sur les sonorités.
Louisy Joseph signe là un album plus que respectable d’où il
se dégage une remarquable homogénéité musicale et qui, en plus, s’écoute, car
la plupart des textes ont vraiment quelque chose à dire.
1 commentaire:
Je suis convaincu par l'écoute sur Deezer et je le trouve également bien ficelé. Par contre, je trouve que le titre "Le message de nos pères" est plutôt réussi, et fait réellement office de titre introductif de l'album. Merci du partage !
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