Le Temple
18, rue du Faubourg du Temple
75011 Paris
Tel : 01 43 38 23 26
Métro : République
Ecrit par Anne Bernex
Mis en scène par Alex Goude
Musiques d’Adella Gerstenhaber
Chorégraphies de Johan Nus
Costumes de Matthieu Camblor
Présentation :
A l’heure où la mode est au « prêt à enlever » et au « prêt à
consommer », cette splendide créature, bien décidée à trouver l’âme sœur,
va tout tenter.
Tiraillée entre le bien et le mâle, entre sa moitié
séductrice, sa moitié hilarante et… sa moitié blonde aussi, Anne Bernex vous
emmène à coup sûr dans un tourbillon jubilatoire.
Entre sketchs inoubliables et parodies hystériques de
chansons, Anne vous invite à un spectacle sans la moindre fausse note.
Mon avis : Tout,
ou presque est dit dans la présentation. Eh oui, Anne Bernex cherche
désespérément l’âme sœur. Mais elle ne vit pas sa solitude comme une Anne en
peine, au contraire. Elle fait de sa disette affective une tribune, prend le
public à témoin. Anne chasseresse a la « bredouillitude » partageuse
et, paradoxalement, joviale. Aucune amertume chez elle, au contraire. Elle ne
se morfond pas, ne s’apitoie pas sur son cas, elle déborde d’énergie et de vitalité.
Cette petite cylindrée carbure au super, elle tourne à plein régime, elle ne s’économise
pas une seconde. Tout passe par son corps et son visage. Son spectacle est très
visuel. Elle danse (très bien d’ailleurs), fait des grimaces, fait des
incursions dans la salle, change fréquemment de tenue, elle parodie Britney
Spears, fait des claquettes en chaussons... Elle donne, elle donne, elle donne…
Sur le plan de la générosité, on lui attribue une note
maximale. Elle finit complètement vidée… et heureuse. Rien à se reprocher :
elle a tout donné.
Dans le spectacle d’Anne Bernex, il y a à voir et à changer.
Il y a beaucoup à voir, et un peu à changer. La proportion joue en sa faveur. C’est
une excellente comédienne, elle chante et danse admirablement. Son show est
émaillé de jolies trouvailles. Dans le rayon bonus, je range une remarquable
bande-son, cette métaphore on ne peut plus explicite avec sa chatte « Moumouille »,
sa tentative d’expérience saphique (toutes les goudous sont dans la nature), j’ai
beaucoup apprécié le passage dans lequel elle met en opposition la raison et le
désir, son clin d’œil très réussi à L’Exorciste,
la rencontre entre Golum et Blanche Neige, sa truculente composition de
pétasse-gourdasse avec tous les accessoires, un bon rappel, ses imitations de
Piaf et Lady Gaga…
Les parodies… C’est là où, pour moi, le bât blesse. Autant je
les ai trouvées superbement interprétées, autant je les ai trouvées
approximativement écrites. Quel dommage ! Même si cette faiblesse est,
comme je l’ai dit, largement compensée par le jeu, les textes eussent mérité un
peu plus de soin et de rigueur. Mes oreilles ont frémi en entendant des « e »
muets très appuyés à la fin des mots « réfléchir » et « veste en
cuir ». Ce n’est vraiment pas beau à entendre… C’est, avec quelques
petites vannes égrillardes un peu faciles, le seul reproche que je formule sur
ce spectacle très abouti.
Anne Bernex a du tonus à revendre, elle est visiblement
heureuse sur scène et elle aime son public (ce soir-là, elle a même fait preuve
de beaucoup de patience et de bienveillance envers une crétine du premier rang
au rire aigu systématique très perturbant). Elle est dans son élément, elle ne
triche pas. Elle mérite amplement les nombreux rires qui ponctuent ses
extravagances orales et physiques, et les longs applaudissements qui saluent sa
performance. Car c’en est véritablement une.
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