Théâtre du Gymnase
38, boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris
Tel : 01 42 46 79 79
Métro : Bonne Nouvelle
One woman show écrit et interprété par Nora Hamzawi
Présentation :
Reine de la mauvaise foi, Nora dresse un portrait acide d’une femme
d’aujourd’hui, en un peu plus ballonnée.
C’est avec un sens du détail obsessionnel qu’elle décortique
son quotidien. Cachée derrière ses lunettes, elle scrute ses névroses et
taquine celles de son public. Anxieuse et parano, elle est la girl next door
qu’il vaut mieux croiser sur scène que sur son palier.
Mon avis :
Jeudi soir. Salle comble. Plus un seul strapontin. Public composé
essentiellement de jeunes de 20 à 30 ans. Deux-tiers de filles… dont beaucoup à
lunettes. On a l’impression d’une soirée entre copines avec l’une d’entre elles
qui serait monté sur scène pour synthétiser leur quotidien.
Le spectacle de Nora Hamzawi est résolument générationnel.
Elle parle de ce qu’elle vit, de ce qu’elle connaît. Très décontractée, elle
est en connexion directe avec son public. Nora, c’est surtout un sacré
tempérament. Son énergie et son débit sont impressionnants. Tout le temps en
mouvement, elle se livre à un stand-up tonique et effréné. Il faut la suivre la
Nora dans ses délires. Très expressive, elle émaille son discours de descriptions
très imagées. C’est une championne de la métaphore imparable et de la
comparaison qui fait mouche.
Sa thématique est très simple : elle raconte sa vie de
jeune femme de 28 ans, ses états d’âme, ses doutes, ses relations avec les mecs.
On voit qu’elle vient de la pub et de la communication. Elle a à la fois le
sens de la formule et le talent pour la faire passer. Et puis il faut voir
comme elle bouge et comme elle danse ! Elle est vraiment faite pour la
scène.
Nora décrypte l’ambiance des soirées où elle se rend, elle
décrit l’attitude des filles, elle avoue sans détour sa recherche du soutien de
l’alcool, son meilleur désinhibant, mais aussi son meilleur ennemi. Elle
égratigne les mecs avec gourmandise et va même jusqu’à aborder un sujet plutôt
tabou dans la bouche d’une jeune femme, la sodomie. Mais elle le fait avec une
telle finesse qu’elle en désamorce l’audace, tout en donnant au mot oculaire un
sens que la phonétique rend soudain plus explicite.
Consciente de la crudité de certains de ses propos, elle
nous livre elle-même le jugement que nous ressentons tous : « ça
passe bien avec son petit minois ! ». C’est vrai, elle se montre
tellement heureuse d’être sur scène et de partager ses tribulations avec des
gens qui vivent les mêmes qu’on accepte tout d’elle. Cette fille est lumineuse,
elle rayonne.
Très sincèrement, elle n’a pas besoin que l’on écrive de
critiques sur elle. Le bouche à oreilles devrait lui suffire amplement car elle
touche un cœur de cible particulièrement dynamique et friand de ce genre de
propos, celui des 20-30 ans... Mais quel que soit son âge, on rit vraiment beaucoup.
Gilbert "Critikator" Jouin
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