Comédie réalisée par François Desagnat
D’après la pièce de Philippe Lellouche
Scénario et dialogues de Philippe Lellouche
Musique d’Alexandre Azaria
Avec Vanessa Demouy (Margaux), David Brécourt (Fabrice),
Philippe Lellouche (Jules), Christian Vadim (Pascal)
Sortie le 22 janvier
Synopsis :
Au cours d’un de leurs habituels dîners hebdomadaires, trois quadras vont
retrouver Margaux, leur coup de cœur d’ados. Mais la surprise que leur réserve
l’ancienne « bombe du lycée » va bouleverser le cours de la soirée…
Mon avis :
Si vous avez aimé la pièce, vous adorerez le film… Si vous n’avez pas vu la
pièce, vous adorerez le film.
Philippe Lellouche n’a pas son pareil pour raconter des
histoires de quadras. Son postulat est tout simple : trois amis,
inséparables depuis l’enfance, vont brutalement se retrouver mis en présence de
leur fantasme de jeunesse, Margaux, « la bombe du lycée ». Leur
amitié inoxydable va-t-elle tenir au cours de ce concours de séduction dans
lequel ils décident de s’affronter ?
Comme la pièce, le film est quasiment un huis-clos.
L’essentiel de l’action se passe dans le loft de Jules. Seul le générique de
début nous permet de faire connaissance des trois garçons et de les voir
évoluer dans leur milieu professionnel. Ce qui nous livre déjà quelques
informations quant à leurs caractères…
La qualité de l’écriture lellouchienne réside dans sa
capacité à dessiner les profils psychologiques de ses interprètes. Il connaît
bien la gent masculine, le bougre ! Les trois héros ( ?) sont dans
des situations déjà différentes : Jules est un célibataire pur et dur
doublé d’un coureur invétéré ; Pascal est fraîchement divorcé. Encore fragile,
il ne sait pas comment gérer sa toute nouvelle liberté ; Fabrice est marié
depuis seize ans, père de deux enfants, et il commence à sentir sa libido
exacerbée par une jolie collègue…
Se connaissant par cœur, sachant où distiller le poil à
gratter par rapport les uns aux autres, ils n’arrêtent pas de se vanner. Ce sont
trois grands gamins. L’irruption de Margaux dans leur vie et ce foutu Jeu de la
Vérité auquel ils vont se livrer va servir de révélateur. D’autant que la jeune
femme porte sur eux un regard d’une acuité redoutable. Elle les pousse à être
enfin eux-mêmes, à gommer peu à peu leurs côtés matamores et puérils. Jusqu’au
bout, si on n’a pas vu la pièce, on se demande comment tout cela va bien
pouvoir se terminer.
L’énorme avantage du film, ce sont les gros plans. Le moindre regard, la moindre mimique, sont décelées. Pas possible de se laisser aller. Et là, on peut dire que les quatre comédiens, qui connaissent bien sûr leur partition jusqu’au bout des doigts, la jouent à la perfection. La Vérité est aussi dans cette interprétation pleine de subtilité. On n’est jamais dans la caricature, même si la plupart des situations sont amenées de façon à nous faire rire ou sourire. Et puis, avec les gros plans, l’émotion est beaucoup plus palpable. A plusieurs reprises, on ne peut empêcher de délicieux picotis venir nous titiller le coin de l’œil.
Le Jeu de la Vérité
est une bonne comédie moderne qui n’a de prétention que de nous amuser, nous
attendrir et aussi de nous faire réfléchir car elle nous renvoie à toutes nos
faiblesses autant qu’à nos plus belles qualités humaines. C’est avant tout une
belle histoire d’amitié, une histoire universelle qui peut toucher le plus grand
nombre.
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