Théâtre Michel
38, rue des Mathurins
75008 Paris
Tel : 01 42 65 35 02
Métro : Havre-Caumartin / Auber
Prochaines dates : lundis 23 février, 2 et 16 mars
Invités du 23 février : Arnaud Cosson, Florent Peyre, Tano, Les Cuissards
Présentation :
Avec pour mère nourricière les Monty Python et pour pair carnassier Franky
Sinatra, un cocktail d’humour odieux-visuel agrémenté d’un zeste de jazz à tous
les étages. Une sorte de mélancomique autant éclectique qu’électrique. D’un
swing endiablé à une parodie des Feux de
l’amour, il s’envole dans un absurde contrôlé.
Mon avis : Je
ne peux que vous inciter à vous précipiter au Théâtre Michel pour découvrir cet
artiste comparable à aucun autre. Tout simplement parce qu’il est plusieurs « autres »
à lui tout seul. J’ai rarement vu un performeur aussi accompli. Yann Stotz sait
tout faire.
A la fin de son show, j’étais mortifié. Je me demandais
comment j’avais pu passer à côté d’un tel talent aussi polymorphe.
J’ai créé ce blog d’abord pour faire part de mes coups de cœur,
de mes emballements, de mes émerveillements. Tout ce que j’y ai écris n’est que
la transmission la plus sincère et la plus honnête de mon ressenti devant un
spectacle. Je ne triche jamais, je ne fais jamais preuve de complaisance, je ne
cède jamais au travers du copinage.
Avec Yann Stotz, je suis d’autant plus tranquille que j’étais
absolument vierge de tout avant de le prendre en pleine figure. Ma virginité en
a pris un sacré coup. Quel dépucelage artistique ! Ce bougre d’homme m’a
carrément propulsé au septième ciel.
Je pensais assister à un tour de chant. Je n’ai donc pas été
surpris de voir débarquer un crooner à la voix chaudement suave et au sens du
rythme incontestable. Je n’ai guère eu le temps de me laisser charmer car, dès
le solo de piano sur le chorus, les choses ont commencé à déraper et à prendre
une tournure complètement burlesque (A noter, au passage, la virtuosité du dit-
pianiste, Julien Lifszyc). Deux minutes ! il n’y a en gros que deux
minutes de sérieux et de sagesse dans ce spectacle hors normes.
Je ne vais rien en raconter. Je vais juste rapporter dans
quel état cet invraisemblable hurluberlu m’a mis. J’ai attrapé des fous-rires de
gamins, de ces fous-rires frais, spontanés, naturels et totalement
incontrôlables. A mon âge, je ne pensais plus être ainsi réjoui par des blagues
de potache. Mais il n’y a pas que ça. C’est trop riche, trop dense (trop danse
aussi), trop inventif, trop farfelu, trop surprenant. Yann Stotz est un homme
orchestre dont le corps est le principal instrument. Ça a l’air de partir en
free jazz alors que tout est parfaitement maîtrisé. Il a l’art de nous amener d’un
point A à un point B en prenant les chemins de traverse les plus inattendus
possibles. Il retombe toujours sur ses pattes. Des pattes qu’il a longues et
incroyablement indépendantes, des pattes qui lui permettent d’effectuer des
cabrioles invraisemblables.
Son show (car à son sujet, on ne peut parler que de show)
nous en met plein les yeux et les oreilles. C’est le spectacle le plus total
qui soit car il synthétise toutes les disciplines inhérentes au divertissement.
Il nous remplit le cabas avec une générosité, une bonne humeur et un sens du
partage réellement bluffants. Yann Stotz est doté de tous les dons dont rêve un
artiste. Il pourrait amplement se suffire à lui-même, mais il n’aime rien tant
que de se savoir entouré par une poignée d’énergumènes de sa trempe. Cela donne
une plus value à son spectacle en ce sens où cela provoque des sketchs souvent
improvisés (les dialogues impromptus qu’il a échangés avec Jérémy Ferrari lundi
dernier, la finesse de leur jeu et la cocasserie des situations provoquées étaient
à hurler de rire. Et quel sens de l’autodérision chez Yann !)
Voilà, je ne peux qu’adresser un concert de louanges et déverser
un tombereau de remerciements. Grand merci Yann Stotz. Merci pour ce moment.
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