Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris
Tel : 01 42 36 00 50
Métro : Châtelet
Tous les jeudis à 19 h 30 jusqu’au 3 septembre 2015
Textes et musiques d’Antoine Elie
Note de l’artiste :
« On ne s’est sûrement jamais rencontrés. Je m’appelle Antoine, j’écris
des chansons. Je chante mes interrogations, mes doutes, le monde vu depuis chez
moi. Ma guitare tient compagnie à mes mots et à ma voix… J’espère qu’on se
ressemblera, qu’on saura ne faire qu’un ce soir, le temps de vous chanter ce
que j’ai appris du bonheur et le mal que j’ai à le vivre. Vous et moi pour un
temps à s’oublier… »
Mon avis : J’aime
bien découvrir de jeunes talents lorsqu’ils sont à l’aube d’une carrière. Très
vite, on pressent leur potentiel, on découvre leur univers et on sait s’ils ont
raison (ou non) de croire en un avenir « en chanteur »…
Antoine Elie, qui se produit actuellement tous les jeudis
soirs au théâtre des Déchargeurs fait incontestablement partie de ces bonnes
graines. Ce jeune homme est véritablement intéressant à plusieurs titres. Et
non seulement par rapport aux quatorze qui composent son tour de chant. D’abord,
c’est avant tout un remarquable mélodiste ; ensuite, c’est un parolier
original et exigeant ; enfin, ce qu’il dégage et sa façon d’être le
rendent à la fois intrigant et attachant.
L’exercice auquel il se livre est extrêmement périlleux.
Seul avec sa guitare, coincé devant le mur de pierre d’une ancienne cave à vin
à quelques dizaines de centimètres du public, il faut être habité par une
certaine part de masochisme et de foi en soi. L’association des deux lui confère
le courage de montrer ce qu’il a à raconter. Il a en lui un charmant mélange de
maladresse et de désinvolture. Pour contrebalancer sa réserve naturelle, il
utilise un humour, une autodérision, voire une provocation de bon aloi.
En fait, il suffit d’écouter ses chansons pour comprendre
qui il est vraiment. Tout de lui, ou presque, y est dit.
Lorsqu’il se présente devant nous, il semble gêné aux
entournures, s’excusant presque de nous avoir dérangés. Puis, tout doucement,
au fur et à mesure que ses chansonnettes vont s’égrener, il prend de l’assurance,
s’autorise plus de risques avec sa voix et se livre à plus de confidences…
Antoine Elie est un écorché vif, un doux rebelle, qui cherche en permanence un
sens à sa vie. Tel un brouilleur de cru de sa Normandie natale, il distille une
mélancolie chronique sans jamais tomber dans le pathos ou dans l’amertume. Elle
est positive sa mélancolie. D’abord parce qu’elle lui inspire de jolies
chansons.
Antoine Elie cherche sa place dans ce monde (Mon cœur à l’horizon, L’enfant fêlé) avec, chevillée à l’âme,
l’envie de s’affirmer, « d’être quelqu’un » (Etre un homme). Dans l’intime de ses chansons, il évoque ses
relations amoureuses, le plus souvent douloureuses ou conflictuelles (Frappe-moi, Hmmm) ou, miraculeusement,
heureuses et positives (La Rose et l’Armure).
Lucide et réaliste, il part du principe que le monde est « une jungle »
et que la vie n’est qu’un « long naufrage » (Bienvenue au monde)…
Pourtant, bien que les mots « larmes » ou « pleurer »
interviennent dans la moitié de ses chansons, ce qu’on perçoit le plus en lui,
c’est un humour palpable qui cherche à percer sa coquille. Garçon sympathique
et attachant, Antoine Elie est un authentique artiste en devenir. Ses mélodies
sont imparables. Elles nous entrent immédiatement dans le cortex. Il apporte au
choix de ses mots un soin tout particulier, jouant intelligemment avec les
sonorités et jonglant habilement avec les allitérations. Quant à son empreinte
vocale, elle a déjà son identité propre. On pourrait la qualifier de
veloutée-éraillée. Donc, très agréable à entendre.
A l’instar de tous mes voisins de cave, j’ai vraiment
apprécié son répertoire. Cinq chansons m’ont particulièrement emballé : On m’a dit, Sacré fils, Hmmm, Bienvenue au
monde et l’épatante La Rose et l’Armure
qui vient clore judicieusement son tour de chant.
Une chose est sûre : avec sa grande sensibilité et son
sens de la dérision, on sent qu’Antoine Elie en a encore beaucoup sous la
semelle. Bienvenue, L’Artiste, dans le monde la bonne chanson française…
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