mercredi 5 septembre 2007
L'âge d'homme
Un film de Raphaël Fejto
Avec Romain Duris (Samuel), Aïssa Maïga (Tina), Clément Sibony (Jorge), Rachid Djaïdani (Mounir)...
Sortie : 12 septembre 2007
Ma note : 2/10
L'histoire : Samuel a 30 ans. Ex-célibataire endurci, il vit depuis un an avec Tina, une photographe. Mais au moment de s'engager, il prend peur. Il se donne vingt-quatre heures pour décider s'il va rompre on non avec cette jeune femme qu'il aime, persuadé qu'elle le quittera tôt ou tard. Quelle sera l'issue de cette course contre la montre pour devenir un homme ?
Mon avis : Vu la note que lui ai attribuée, vous comprendrez aisément qu'entre ce film et moi il s'agit d'un rendez-vous manqué. La note, justement. Au fur et à mesure que le film se déroulait, je lui enlevais un point. Une peau de chagrin ! Heureusement qu'il ne dure pas deux heures.
J'étais pourtant venu avec un a priori favorable, attiré par la présence de Romain Duris au générique. Mis à part dans Arsène Lupin, un costume qui ne lui allait pas du tout dans un scénario approximatif, j'avais toujours trouvé ce jeune homme excellent ; et la dernière prestation que j'avais vue de lui, dans Molière, m'avait particulièrement emballé. Bon, pour être objectif, j'ai encore vu là la marque d'un grand, d'un très grand acteur. Mais un grand acteur, comme la plus belle femme du monde, ne peut donner que ce qu'il a. Omniprésent, il cabotine à l'envi, en fait des tonnes. Certes, il a dû s'amuser comme un petit fou. Car on lui a donné une telle palette de personnages loufoques à jouer que ça doit être un pur régal pour un comédien. Le problème, c'est qu'il est tout seul à s'amuser. Le réalisateur a dû se marrer aussi en tournant autant de scènes farfelues. Mais a-t-il pensé au public ?
Le sujet de film était pourtant séduisant. Un trentenaire pas encore fini allait-il acquérir enfin une forme de maturité et de responsabilité ? Ou bien resterait-il empêtré avec un syndrome de Peter Pan chronique ? Il y avait de quoi saliver d'avance... Hélas, l'inquétude naissait dès la première scène pré-générique. Elle était un peu forcée et sonnait faux. On se dit que ça va s'arranger quand on va quitter la bretelle d'accès pour se retrouver sur l'autoroute. Raté ! On emprunte un chemin vicinal tortueux et plein de nids de poule.
Et les scènes de se succéder sans que jamais on y puise un semblant de crédibilité dans lequel on pourrait se projeter. Car on aime bien se mettre à la place des comédiens et imaginer comment on réagirait soi-même à telle ou telle situation. D'abord, on comprend mal l'irritation systématique de Samuel vis-à-vis d'une Tina adorable de gentillesse et de patience. Le dialogue avec l'agent immobilier lors de la visite de l'appartement est complètement décalé ; celle de la rencontre devant les marches d'escalier est superflue, limite insupportable. D'ailleurs, chacune des rencontres est surréaliste, ubuesque, incompréhensible. La seule qui ait trouvé grâce parce qu'elle sonnait enfin juste à mon goût, c'est celle de la salle de bain avec Clément Sibony où ils abordent tous deux les problèmes du couple et sa gestion au quotidien. Tout aurait été à cette aune, le film pouvait passer. Mais hélas, elle est un peu esseulée dans ce fatras d'incohérences. Que dire par exemple de la scène où Romain Duris se fait ramener chez elle par une nympho ? Je n'ai pas compris l'utilité de ce feu d'artifice de mots gratuitement crus. Trop c'est trop. On n'y croit pas une seconde.
Je suis par nature enclin à la tolérance et à l'indulgence et je n'aime guère dire du mal. Mais quand on sait combien coûte un film, on se demande comment un producteur peut se permettre de prendre le risque d'investir une petite fortune sur un film voué d'avance à l'échec.
Bon, voyons ce qu'il y a néanmoins de positif dans ce (trop) long métrage.
La bande-son est parfaite. Très éclectique, elle est réellement utilisée à bon escient. C'est une pure bouffée d'oxygène.
Les dames et les demoiselles vont apprécier la plastique de Romain Duris. Passant plus de la moitié du film torse nu ou en boxer, on comprend que le magazine Elle l'ait désigné comme un des hommes les plus sexy de la planète.
Et puis, malgré tout, on se surprend parfois à sourire devant certaines facéties de notre héros qui fait preuve, il est vrai, d'une immense créativité dans l'art du burlesque.
Finalement, la conclusion de ce film, c'est Léonard de Vinci qui nous la fournit à l'insu de son plein gré. Oui, oui, vous avez bien lu. Léonard de Vinci ! Mais je vous laisse la surprise. Donc, tout à la fin du film, ce brave Léonard essaie de rassurer un Samuel (Romain Duris) qui patauge avec un aimable aphorisme : "C'est pas grave d'être nul..."
Une affirmation que le réalisateur pourrait faire sienne et méditer à propos de son film...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire