mercredi 5 septembre 2007

La vérité ou presque


Un film de Sam Karmann
Avec Karin Viard (Anne), André Dussollier (Vincent), François Cluzet (Marc), Brigitte Catillon (Rose-Marie), Julie Delarme (Caroline), Sam Karmann (Thomas), Liliane Rovere (Liliane), Antonio Interlandi (Lucas)...
Sortie : 12 septembre 2007

Ma note : 6/10

L'histoire : Anne est mariée à Thomas, qui a un faible pour Caroline, la jeune femme de Marc, l'ex-mari d'Anne, elle-même sensibleau charme de Vincent, terriblement jalousé par Lucas. Quant à Rose-Marie, elle sait que lorsque le désir sonne, c'est souvent le mensonge qui ouvre la porte. Alors, la vérité dans tout ça ? C'est qu'on peut aimer pour toujours, mais pas tout le temps. C'est ça la vérité... ou presque !

Mon avis : Sam Karmann, habile chef d'orhestre ne s'est entouré que de stradivarius pour interpréter ce film choral : Viard, Dussolier, Cluzet, Catillon... Que des premiers violons !
Ce film nous emmène dans un monde un peu particulier, celui de la télévision et son impact sur notre quotidien. Autant sur ceux qui y travaillent, que sur ceux qu'elle expose et vampirise, et sur ceux qui la consomment. Ceux qui y travaillent sont des gens qui se la racontent. L'hypocrisie est leur moyen d'expression spontané. Avide de sensationnel, on y est prêt à tout, quitte à fabuler, pour obtenir le reportage qui va scotcher tout le monde.
C'est Karine Viard qui donne le ton au film. En working girl hypercative, autoritaire, égocentrique, elle s'est marginalisée d'une vie de famille qu'elle doit trouver par trop monocorde. Peu à peu, on découvre une femme au bord de la crise de nerfs. Mais n'est-elle pas bien plus fragile et en proie au doute par rapport à l'image qu'elle veut donner d'elle ?
Sam Karmann, qui joue son mari, nous semble pourtant une merveille de compagnon : patient, arrangeant, aimable ; si "parfait" comme elle dit. Mais est-il aussi lisse qu'il se complaît à le faire croire ?
François Cluzet nous livre un grand numéro de séducteur, d'homme futile et hâbleur, immature et menteur. Et pourtant, qu'est-ce qu'il est attachant. On voudrait pouvoir le détester et on en est incapable.
André Dussollier... Grand monsieur du cinéma français. Comédien racé, fin et subtil, il apporte à travers son personnage la note de sagesse du film. il a tout compris des rouages compliqués des rapports humains. Il en joue ; mais il en souffre aussi.
Brigitte Catillon pourrait être le pendant féminin de Dussolier dans ce film. mais elle est trop à vif. Elle, elle n'est pas dans la courtoisie, elle est lucide. D'où ses saillies acerbes, ses réfexions impitoyables. Et si elle ne souffrait pas elle surtout de manque d'amour ?
Ce film aux dialogues percutants qui sonnent juste, est un jeu permanent de chats et de souris. Tout le monde veut dévorer tout le monde. Tout le monde couche avec tout le monde, parfois plus par désarroi que par amour. Au final, on se dit que la vérité n'existe pas. Tout se construit sur une base de mensonges et de tromperies cimentés par une bonne dose de cynisme. Cela donne évidemment un monde bancal sur lequel chacun essaie de se tenir droit. Comme, seul, on ne parvient pas toujours à garder son équilibre, l'autre peut alors nous apparaître comme la meilleure des béquilles... Car c'est l'un des paradoxes de La vérité ou presque : il y a vachement d'amour dans ce film. Avec, en prime, une vraiment bonne bande-son !

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