Bouffes Parisiens
4, rue Monsigny
75002 Paris
Tel : 01 42 96 92 42
Métro : Quatre Septembre / Pyramides / Opéra
Une pièce de Daniel Glattauer
D’après Quand souffle
le vent du Nord de Daniel Glattauer
Adaptée par Ulrike Zemme et Daniel Glattauer
Traduite par Patrick Démerin et Hans Peter Cloos
Mise en scène par Alain Ganas et Hervé Dubourjal
Décors de Pucci de Rossi
Lumi7res de Philippe Quillet
Costumes d’Agnès Falque
Musiques de Jean-Claude Camors (du Quatuor)
Avec Olivier Marchal (Léo), Catherine Marchal (Emmi)
L’histoire :
Une erreur d’adresse mail met Emmi et Léo en contact. C’est le début d’une
relation qui se construit sur ce que chacun veut bien révéler à travers cet
échange de mails : elle est mariée et conçoit des sites sur Internet. Il
est psychologue du langage et se remet difficilement d’un chagrin d’amour. Un
attachement étrange s’installe entre eux. Les mails anodins se transforment en
correspondance, indispensable, attendue, espérée…
Mon avis : Une
faute de frappe. Un « e » à la place d’un « i ». Une erreur
plutôt récurrente chez Emmi. Son mail arrive sur l’écran d’un homme, Léo, à qui
il n’est pas adressé. Il répond poliment. Elle s’en excuse… C’est le début d’une
correspondance dont l’évolution va être le sujet de toute la pièce.
Les mails s’échangent et s’entremêlent dans un charmant
méli-mélo ; chacun commence à se mêler de la vie de l’autre. Tout va se
passer via Internet. La conversation, qui n’était qu’anodine, commence à
prendre de l’épaisseur au fur et à mesure que croît l’intérêt de chacun pour
son interlocuteur de hasard.
Emmi est jolie, joyeuse, volubile, lumineuse, pragmatique
et, surtout, heureuse de sa vie de femme et de mère… Léo est encore tout
meurtri par une douloureuse séparation. Il se laisse un peu aller. Il est
débraillé, hirsute, pieds nus, il fume énormément. Et il est très bougon.
Visiblement, ces mails inopinés l’enquiquinent. Mais, comme c’est quelqu’un de
bien élevé, il y répond. De façon quelque peu acerbe, certes, mais il y répond.
Ce qui amuse fortement Emmi. Ça lui apporte un peu de piment dans sa vie ronronnante…
Paradoxalement, le premier à craquer et à se dévoiler et à montrer le plus de
sincérité, ce sera Léo. Son chagrin est encore trop lourd, il a besoin de s’en
décharger. C’est beaucoup plus facile pour lui avec quelqu’un qu’il ne connaît
pas et qu’il ne veut pas connaître… Peu à peu, l’échange qui n’était que jeu et
envois de piques, tourne à la confidence. Une véritable addiction s’installe.
Jusqu’où vont-ils aller dans leur quête de connaissance de l’autre ?
Rendez-vous au Grand Café
est une pièce sur le fantasme, sur le poids de l'imaginaire. Il est insidieux, bien plus prenant que la
réalité car on idéalise l’autre. Aucun n’est dupe pourtant. Fin analyste des
sentiments, Léo sait que leur aventure courrielle n’est qu’« une utopie
amoureuse construite sur les touches d’un clavier ». Mais la dépendance,
le besoin de l’autre, se font de plus en plus impérieux. Seule LA rencontre
pourrait confirmer ou infirmer leur attirance…
Finalement, cette histoire est bien convenue, sans grande
surprise. Elle est heureusement servie (et sauvée) par l’interprétation de ses
deux protagonistes. Le couple, à la scène, fonctionne à merveille. Lui dans le
genre bourru (registre qu’Olivier Marchal affectionne), elle dans la grâce et
la légèreté. On comprend tout à fait que, couple à la ville, Catherine et
Olivier aient été attirés par cette pièce et aient eu envie de la jouer
ensemble. Ils y prennent un plaisir évident. Tout réside dans leur jeu, dans
leur échange, dans leur complicité. C’est plaisant à voir, mais il plane en
permanence un léger nuage d’ennui. Il y a de l’humour (surtout dans certaines
envolées de Léo), de la tendresse et aussi, vers la fin, de l’émotion.
Pourtant, il nous manque quelque chose. Tout cela est trop formel, trop
attendu. Les deux personnages sont complètement dans les stéréotypes féminins
et masculins.
La pièce est découpée dans le temps. Les parenthèses sont
rythmées par de fort jolies mélodies. On assiste à des petites scènes de leur
quotidien. Ils boivent, se changent, lisent, se couchent…
Quant aux comédiens, ils sont vraiment parfaits. Ils jouent naturels. Catherine Marchal, très féminine,
est véritablement séduisante. Elle porte à ravir de fort jolies robes… Olivier
Marchal est comme il est dans la vie : une sorte d’ours débordant de
tendresse qui excelle dans les boutades et les formules à l’emporte-pièce.
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