Gentleman usurpateur
Après avoir connu un grand succès avec son spectacle Sarkoland en 2008/2009, Gérald Dahan est
de retour avec un tout nouveau show intitulé Gentleman usurpateur (n’étant pas bègue, il pouvait décemment pas
le baptiser « Hollande-land »)…
Il vient de le présenter début novembre dans la jolie bonbonnière
qu’est le cabaret parisien La Nouvelle Eve avant d’entreprendre une grande
tournée à travers la France. Mais, farceur invétéré, il a garni cette
bonbonnière de dragées… au poivre. Une fois de plus, il a bluffé tout le monde
avec ses remarquables imitations et l’étonnant mimétisme dont il fait preuve
avec les célébrités qu’il caricature. En plus, non content de ça, il se révèle
être un excellent chanteur, un fameux mime et s’autorise même quelques
chorégraphies du meilleur aloi. D’ailleurs, puisqu’il a choisi de se produire
dans un cabaret, il la joue résolument music-hall en se faisant accompagner par
un pianiste.
Pour usurper, il usurpe le Gérald. Et il ratisse large,
abordant tous les domaines de la politique à la chanson en passant par le
cinéma et la télévision.
C’est Michel Jonasz qui ouvre le carnet de balles (à blanc,
rassurez-vous). En guise de générique, il se livre à une revue de détail sur l’actualité
politique. Après cet Etat des lieux, Gérald redevient Dahan le temps de
regretter, élections obligent, d’avoir perdu en route « son personnage
principal », Nicolas Sarkozy. « Passer de Sarkozy à Hollande, c’est
comme passer d’une Ferrari à une Kangoo » ironise-t-il. Mais on ne le sent
pas si chagrin que ça. La nouvelle majorité présidentielle lui offre un nouveau
terrain de chasse dans lequel il peut flinguer à tout-va. Ses premières proies
étant Manuel Valls et Arnaud Montebourg…
Ce qui est bien avec Dahan, c’est qu’il zappe pour nous. Il
abandonne ses nouvelles voix politiques pour nous ramener en terrain connu en clonant
à merveille Patrick Timsit puis, prouvant une fois de plus qu’il a plusieurs
cordes vocales à son arc, il s’appropriant les larynx de Stéphane Guillon
(étonnant de véracité), de Pierre Palmade (un classique) et d’Edouard Baer
(rare) avant de se consacrer à un long épisode dévolu à Dominique Strauss-Kahn…
Après ce chapitre délicieusement fleur bleue, il se lance
dans une séquence chansons à la suite de laquelle, pratiquant lui aussi
allègrement l’alternance, il revient à la politique en faisant se succéder,
chronologie oblige, Sarkozy et Hollande. Sans vous en dire plus, je vous
recommande particulièrement sa parodie de not’ nouveau président, bien écrite
et remarquablement interprétée…
Dans la salle, on est aux anges car, pour le prix d’un seul
spectacle, on voit entre autres défiler sur scène Julien Clerc, Johnny
Hallyday, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu, Claude Nougaro et même Barack
Obama !
Gentleman usurpateur
est un spectacle total, aussi varié qu’abouti. La générosité de Gérald Dahan n’a
d’égale que l’étendue de ses dons. Il se plaît sur scène, c’est évident. Il adore
jouer avec le public, voire « sur » le public. En vrai sale gosse qu’il
est, il rit lui-même de ses vannes les plus saignantes. Et comme il a un mal
fou à quitter la scène, il nous propose une sorte de « chanson à la
demande » et enfin, tout comme un DVD, il nous fait cadeau d’un bonus pour
lequel il se mouille vraiment. Dans l’absolu, il ne manque qu’un bêtisier, mais
des bêtises l’actualité et nos célébrités lui en fournissent tellement qu’elles
sont la matière avec laquelle il a construit son spectacle…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire