Quand j’étais p’tite
(1925-1939)
De Lola Sémonin
Editions : Pygmalion
459 pages. 19,90 €
Cela fait trente ans que Lola Sémonin a enfanté la Madeleine
Proust, trente ans qu’elle se glisse dans ses informes robes à fleurs, qu’elle
prend l’accent si pittoresque du Haut-Doubs, et qu’elle la fait vivre sur
scène. Comme la poule et l’œuf, la fusion est telle entre les deux femmes qu’on
s’emmêle un peu les pinceaux pour savoir qui de la Madeleine ou de la Lola
était avant l’autre… Toujours est-il qu’à grands coups de réalisme, Madeleine
Bobillier veuve Proust s’est mise à exister. Et l’héroïne a vampirisé son
auteure.
Lola n’y a pas mis le holà. Au contraire. La Madeleine étant
devenue de plus en plus prégnante, de plus en plus réelle, qu’il lui a semblé
tout à fait naturel de raconter sa vie. Et comme, mine de rien, la Madeleine a
souffloté ses 88 bougies au printemps dernier, sa vie ne pouvait que se narrer
en tranches.
Quand j’étais p’tite,
qui couvre les quatorze premières années de la Madeleine (1925-1939) est donc
le premier tome de la saga Proust. En 459 pages, Lola Sémonin se révèle être une
franche conteuse. Cet ouvrage se lit comme une chronique de la vie dans le
Haut-Doubs pendant l’entre-deux guerres. Le style est alerte, vivant, habité
par des personnages hauts en couleurs et truffé de dialogues truculents. Quand
on le lit, on entend l’accent. Par exemple, On n’écrit pas « Besançon »,
mais « B’sançon »…
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