Florence Foresti critique-dard
L’Art d’en Rire
Œuvres drôlement commentées par Florence Foresti
Et parfois recadrées par Edwart Vignot
Editions Place des Victoires
Format : 29 x 29
Pages : 208
Illustrations : 100
Prix : 29,95 €
Le thème :
Dans un dialogue complice, Florence Foresti, humoriste, et Edwart Vignot,
historien de l’art, nous invitent à une promenade singulière au Louvre, à
Orsay, et dans les plus beaux musées du monde.
Avec un sens unique de l’observation et une drôlerie
inimitable, le duo revisite les plus grandes œuvres, à travers une lecture
originale, déjantée, et parfois poétique.
Que vous soyez débutants ou déjà passionnés, vous vous
régalerez de cette approche joyeuse et décomplexée de l’art !
Mon avis : Il
ne faudrait peut-être pas nous prendre pour des béotiens : quand on
s’appelle Florence, qui est tout de même le nom de la capitale mondiale de
l’art, il y a quelque chose de subliminal là-dedans, une évidence dans laquelle
Edwart Vignot s’est engouffré sans vergogne pour aller titiller la fibre
artistique de notre humoriste préférée.
En tout cas, l’idée est excellente. Il est plaisant
d’imaginer ces deux complices en train de muser dans les musées pour s’en
amuser. Florence, qui voulait jouer le jeu de la spontanéité, avait imposé une
règle : ne rien savoir de l’œuvre qui allait être découverte, même pas son
titre. Mise en présence d’une toile, elle réagissait à chaud, confiant ses
impressions et ses observations à un dictaphone, plaise à Edwart d’y réagir et
de provoquer alors une espèce de dialogue.
On s’aperçoit très vite que l’humour est un formidable
filtre pour nous faire voir la peinture autrement. Paradoxalement, Florence ne
cherche pas à épater la galerie. Son premier regard est vierge de toute
connaissance préalable, son analyse est immédiate et instinctive, voire
irréfléchie, ce qui donne à ses commentaires un tour très inattendu. Le plus
souvent, elle casse la croûte, se paie une toile mais, parfois, c’est sa
sensibilité de femme qui est touchée en premier… Il en résulte un ouvrage
totalement atypique, riche en reproductions de tableaux célèbres, agrémenté des
saillies de l’humoriste et des explications-« recadrages » de l’historien
d’art.
Lorsque j’ai eu le livre entre les mains, je l’ai feuilleté au hasard et je suis tombé sur une page qui m’a tout de suite emballé, car elle était le parfait exemple de ce que, inconsciemment, j’attendais de Florence :
Pages 38-39. Un tableau de Giovanni Battista Salvi, dit Il
Sassoferrato, intitulé « Judith tenant la tête d’Holopherne » où une
femme brandit fièrement la tête d’un ennemi qu’elle vient de trancher. Devant cet
acte horrible, Florence, péremptoire, a pensé : « Je l’avais prévenu !
Fallait pas oublier de relever la cuvette des W.C. »… Ça sent le vécu.
Femme à lunette… En tout cas, ce genre de réaction me réjouit complètement.
Cet ouvrage est une réussite. Tant sur le plan de l’esthétique
que de l’esprit. On y apprend en riant, en souriant et même en étant de temps à
autre touché. Le but recherché était de mettre l’art à portée de tous par le
biais de l’humour, il est ô combien atteint. Ce n’est pas le genre d’ouvrage
que l’on enferme dans une bibliothèque mais que l’on laisse à portée de main
pour qu’il puisse être picoré à l’envi. Si ce n’est pas de la vulgarisation, ça ?..
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