Théâtre de Dix Heures
36, boulevard de Clichy
75018 Paris
Tel : 01 46 06 10 17
Métro : Pigalle
One man show écrit et interprété par Arnaud Cosson
Le contenu :
A l’heure où les zappings sont omniprésents et la vitesse est épileptique,
Arnaud Cosson prend le temps de nous faire rire… Surtout en compagnie de ses
personnages sortis tout droit d’un film de Francis Weber ou de Pierre Richard.
Appelez-les des cons, des lunaires, des distraits, des idiots… Ces
« Pignon » en puissance jaillissent abondamment de l’imaginaire
dérangé de ce breton pas tout à fait normal.
Il nous parle aussi de lui, mais c’est dans son
interprétation entre autres du braqueur benêt, du fêtard à la masse, du
chanteur ringard ou de cette famille entière de boulangers, que son univers
prend forme.
Mon avis : C’est
lui qui le clame sur son affiche : « Tout est bon dans le Cosson ! ».
Et bien ce n’est en aucun cas de la publicité mensongère. Effectivement, d’une
part son spectacle est vraiment bon et, d’autre part, il n’entre jamais dans
des travers de porc. C’est-à-dire, même s’il aime bien de temps en temps une blagounette
pipi-caca, il n’est jamais grossier. D’ailleurs c’est un garçon très propre sur
lui, au physique avantageux, élancé, élégant. Et puis il est doté d’un visage
qui attire irrésistiblement la sympathie. On sent qu’il est incapable de
méchanceté…
Son entrée en scène se fait en deux temps. Une pour de rire,
et une pour de bon. Pendant la brève première, il y a immanquablement
deux-trois personnes qui se permettent de faire des réflexions à haute voix,
comme si elles se trouvaient dans leur salon. Heureusement, ça n’a pas duré… Le
one man show d’Arnaud Cosson est un habile mélange de stand-up dans lequel il
nous parle de lui, de son enfance, de ses expériences, et de sketchs dans
lesquels il campe des personnages plutôt croquignolets.
Il touche à la perfection lorsqu’il incarne les personnages
minimalistes, les antihéros. Il est l’archétype de la tête en l’air, du lunaire,
du loser flamboyant. Même quand il fait l’âne (pour avoir du Cosson) comme dans
le sketch sur le CRS-instructeur, il n’y a jamais une once de cynisme. IL y a
toujours chez lui de quoi nous attendrir. Et dans « attendrir » il y
a rire. Car on rit énormément. On va même jusqu’au fou-rire dans le sketch sur
le fête à la fac…
Arnaud Cosson, adore glisser ça et là un calembour. C’est
son filet mignon, pardon, son pêché mignon. Certaines sont d’un très bon niveau
alors que d’autres sont franchement (mais volontairement) pourries. Ça le
réjouit. Il a gardé un esprit potache qui le rend encore plus attachant. C'est son côté Cosson dingue… Et
puis son spectacle est également très visuel. Comme il n’est pas encombré par
un excédent de poids, il bouge à merveille, fait ce qu’il veut de son corps. Très
à l’aise, il a un immédiatement un échange extrêmement convivial avec le
public. Enfin, jambon sur le gâteau, il joue de la guitare ! Ce qui lui
permet de nous distiller quelques chansons courtes de bon aloi et, surtout, d’en
interpréter une, drôle à souhait, dans laquelle il établit un parallèle
savoureux entre les jeunes et les vieux. C’est si bien troussé, si finement
observé, si joliment écrit, que j’eus aimé qu’elle comportât un couplet de
plus. Il faudrait qu’il s’« échine » un peu pour la développer.
En conclusion, Arnaud Cosson possède une « palette »
humoristique très large (J’ai toujours fortement apprécié ses sketchs et ses
interventions dans On n’ demande qu’à en
rire où il nous montrait encore d’autres facettes de sa personnalité). En
tout cas, je vous le recommande vivement et… franco de porc. Tout est bon dans
le Cosson, il n’y a vraiment rien à jeter.
Gilbert "Critikator" Jouin
Gilbert "Critikator" Jouin
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