Sortie le 5 mai 2014
Pour son troisième album, Amandine Bourgeois surgit là où ne
l’attendait pas du tout. Sans doute motivée par l’insuccès de son deuxième CD qui
est resté hélas « Sans amour » en dépit de sa grande ambition et de
textes ciselés par l’immense Boris Bergman, la jeune femme a décidé de prendre
moins de risques en n’enregistrant que des reprises. Mais pas n’importe quelles
reprises puisqu’elle n’a retenu que des chansons créées par des hommes. D’où
son titre : Au Masculin… Plutôt « couillu »
le challenge ! Mais on peut affirmer en toute sincérité que, et sans
perdre une once de sa féminité, son changement de sexe artistique est
totalement réussi.
Sur les 16 titres que contient cet album, il n’y en a que 3
qui n’ont pas trouvé grâce à mes oreilles. Je les énumère tout de suite, comme
ça on en sera débarrassés : La
Ballade de Jim, Ma Gueule et Alors on danse. Ces trois-là ne m’ont
pas du tout convaincu, particulièrement Ma
Gueule où elle manque cruellement – ce n’est pas sa faute, c’est physique –
de testostérone. Le décalage y est trop grand. Quant à Alors on danse, où elle est bien meilleure dans les couplets que
dans les refrains, je pense que c’est l’arrangement qui ne convient pas.
En revanche, pour ce qui concerne les 13 chansons restantes,
c’est du nanan ; un pur délice. Il faut d’abord saluer la qualité et l’originalité
des arrangements signés Quentin Bachelet. C’était une sacrée gageure que de
concocter de nouveaux climats à des chansons gravées dans notre disque dur
musical, de les habiller de nouvelles couleurs parfois surprenantes mais
toujours de bon aloi comme, par exemple, transposer Savoir aimer en reggae et lui immiscer en outre un passage rappé
(ce qui, à mon goût, est regrettable car on est plus dans la performance gratuite
au détriment du sens). Mais que c’est chouette en reggae !
La voix si joliment écorchée d’Amandine excelle dans ce
florilège de tubes à fort caractère. Son duo avec Cali dans une version résolument
rock de Il est cinq heures, Paris s’éveille
est une merveille. C’est du lourd… Le fait qu’elle soit Toulousaine d’adoption
l’a tout naturellement influencée dans son choix. On retrouve en effet dans son
« Types parade » une belle poignée de chanteurs estampillés « Sud-ouest » :
Polnareff, Cabrel (Lot-et-Garonne), Nougaro, Art Mengo (Toulouse), Nino Ferrer
(installé dans le Lot)… Un superbe hommage confraternel à ses glorieux aînés.
Dans Au Masculin,
j’ai aimé la jolie interprétation toute en ruptures de Love me, please love me ; l’ambiance syncopée et tonique de Dansez sur moi ; le parti-pris bluesy
de Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai,
un registre dans lequel elle excelle et que l’on retrouve dans son
interprétation habitée et terriblement convaincante de J’ veux pas que tu t’en ailles ; le climat judicieusement
respecté onirique et brinqueballant de Madame
rêve ; le délicat swing sud-américain de La rue Madureira ; l’interprétation pleine de sensibilité de Utile, en forme d’hymne et de profession
de foi ; sur Parler d’amour,
elle démontre qu’elle sait de quoi elle parle quand il s’agit d’y mettre les
sentiments, un état d’esprit qui, en l’évoquant, lui met l’Eau à la bouche, chanson qui vient fort à-propos comme une suite de
la précédente ; et, enfin, j’ai beaucoup apprécié la belle double énergie
communicative qu’elle dégage en compagnie de sa complice « janisjoplinienne »
Berverly J Scott…
Au vu, et surtout à l’écoute, de ce remarquable album, il ne
nous reste plus désormais qu’à attendre sa projection et sa réalisation sur une
scène. Ça promet un beau et bon spectacle.
1 commentaire:
salut Amandine,
je suis heureux de te retrouver, je crois que tu as pris la bonne décision. Il faut se rendre à l'évidence il y a les interprètes et les autres je faisais parti de ceux là et c'est bien pour ça que je suis passé à coté de ma carrière. Alors c'est tout bon pour toi .Je te souhaite de faire un carton tu le mérites. Bravo pour ton talent
cordialement
peter mc lane
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