Herbert Léonard est de retour aux sources avec Demi-Tour, un album qu’il définit comme « un
CD de rhythm’n’blues – du vrai, pas du R’n’B – la musique selon mon cœur ».
Il ne faut pas oublier qu’avant de connaître un formidable
succès avec des chansons d’amour dans les années 80, Herbert a longtemps
pratiqué le rock’n’roll et le rythm’n’blues au sein de différents groupes puis
en solo. Ce Demi-Tour qu’il opère
près d’un demi-siècle plus tard est donc chargé de symboles. C’est pour lui un
véritable bain de jouvence dans lequel il se plonge avec délices, uniquement « pour
le plaisir ».
Cette musique lui colle à la peau. Avec sa voix chaude et
veloutée, son swing musclé, il est fait pour elle. Herbert est un enfant nourri
à la soul de la Motown et de la Stax. Il aime les rythmes syncopés, les
guitares fluides et saturées, et les cuivres qui balancent.
Le CD contient onze titres dont deux en anglais. Il s’ouvre
et se termine avec Elle est divine, une
très bonne adaptation de Keep On Running.
Personnellement, j’ai un faible pour son interprétation de Teppaz Rock, une petite merveille de slow
rock joliment écrit et truffé de délicieux « wap wap » de choristes
qu’on dirait venues des Sixties… De toute façon, Herbert est redoutable dans
les chansons lentes, dans les slows épidermiques, comme You Are So Beautiful et Si j’avais
le courage avec leurs solos pleins de sensualité.
Mais il est tout aussi à l’aise avec les titres qui pètent
comme le trépidant Show Me, le très
chaloupé Comme dans un rhythm’n’blues
où il s’autorise un superbe dialogue avec les chœurs et une section de cuivres
aux petits oignons, le vibrant hommage qu’il rend à Otis Redding dans Big O, la seule chanson inédite de cet
opus, et le joyeusement tonique Une
lettre (The Letter), qui tourne,
tourne et avance tout le temps à un rythme effréné.
On partage véritablement un chouette moment en compagnie d’Herbert
Léonard. Cette musique est intemporelle, vivifiante, elle exhale la joie de
vivre, elle nous fait inévitablement bouger les jambes et nous donne aussi une
irrésistible envie de revivre les langoureux slows de papa si générateurs d’idylles
et responsables quelque part, il faut bien le reconnaître, du fameux baby boom…
Il y a des Demi-Tours qui font vraiment du bien !
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