Inaltérable, inégalable Christophe ! Et surtout, totalement
indémodable ; tout simplement parce qu’il est en dehors de toutes les
modes depuis un demi-siècle… Christophe, c’est Christophe. Il ne ressemble à
personne.
Aline et Les Marionnettes ont 50 ans, Les Mots bleus et Paradis perdus en ont 40. Elles sont toujours à son répertoire,
mais elles ont évolué avec le temps. Comme lui. L’an dernier, à 67 ans, il
s’est enfin résolu à apprendre… le piano. Et aujourd’hui, c’est derrière un
Steinway qu’il se produit dans une tournée seul en scène. Ces deux là étaient
faits pour s’entendre et se faire entendre. Avec leurs cordes respectives, la
voix de Christophe étant un instrument à part entière, ils sont viscéralement
fusionnels. Le plus mélodieux des deux n’étant pas toujours celui qu’on croit.
En pleine tournée, Christophe a sorti un nouvel album, Intime, contenant 19 titres. Il l’a
enregistré en décembre dernier, devant un public restreint de privilégiés. Il a
revisité ainsi ses plus grands tubes en s’accompagnant soit au piano (pour la
majorité), soit à la guitare ou au synthé. Cela donne un album complètement
épuré, au climat éthéré. Il s’en dégage une incroyable magie… Christophe est un
laborantin. Il n’aime rien tant que de triturer les sons pour en tirer des
ambiances inattendues, parfois étranges, souvent envoûtantes. Comme son titre l’indique,
dans Intime, Christophe exprime son
moi profond. Sa voix, il lui a laissé la bride sur le cou. Elle s’insinue dans
les distorsions, se glisse dans les interstices, se love dans les arpèges. C’est
d’une incomparable beauté ; le fameux "Beau bizarre" qui est son ADN.
On retrouve donc dans Intime
tous les titres qui ont fait son succès mais complètement réinterprétés.
Christophe s’est totalement libéré du carcan des mélodies originelles. Il n’est
que feeling. Je suis convaincu que, pour n’importe quelle chanson, il l’aurait
enregistrée quelques heures plus tard, il en aurait tout autre chose. Il est dans
l’instant.
En plus de ses grands standards, Christophe s’est autorisé
deux reprises, deux reprises qui ne sont pas anodines, loin de là. Rien que
pour entendre sa version de La
non-demande en mariage de Brassens, il faut se procurer cet album. Il y a
mis toute son âme ; il la magnifie. Moi qui suis un inconditionnel de « Tonton
Georges », j’ai été littéralement transporté, touché au cœur, par cette
extrême sensibilité, par cette justesse de ton qui colle parfaitement au texte.
Du grand art !
La seconde reprise, c’est Alcaline d’Alain Bashung. Sans jeu de mot, il est pile dedans, en
totale harmonie avec le créateur. Il y a une certaine fraternité artistique
entre ces deux hommes, deux perfectionnistes, deux chercheurs insatisfaits,
deux pinailleurs. C’est un superbe clin d’œil complice. Et puis, est-ce un
hasard involontaire si dans Alcaline,
il y a Aline ?...
Une seule chose m'a gêné, dérangé, sinon Intime m'aurait plu à 200%, c'est que le public reprenne en choeurs les refrains de certaines chansons. En spectacle, je trouve ça normal, mais sur ce disque si particulier, je n'adhère pas. C'est peut-être égoïste, mais j'aime Christophe tout seul. Je n''aime pas qu'on entre dans notre "intimité" d'artiste à auditeur...
Gilbert "Critikator" Jouin
Une seule chose m'a gêné, dérangé, sinon Intime m'aurait plu à 200%, c'est que le public reprenne en choeurs les refrains de certaines chansons. En spectacle, je trouve ça normal, mais sur ce disque si particulier, je n'adhère pas. C'est peut-être égoïste, mais j'aime Christophe tout seul. Je n''aime pas qu'on entre dans notre "intimité" d'artiste à auditeur...
Gilbert "Critikator" Jouin
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