Théâtre des Mathurins
36, rue des Mathurins
75008 Paris
Tel : 01 42 65 90 00
Métro : Havre-Caumartin / Auber
Une comédie d’aventures de Frédéric Bui Duy Minh, Cyril
Gourbet, Aymeric de Nadaillac
Mise en scène par d’Aymeric de Nadaillac
Costumes de Martine Bourgeon
Scénographie de Cyril Gourbet
Musique de Fred Ambrosio
Animations de Damien Garavagno
Avec Sara Lepage (Joan Fawcett), Cyril Gourbet (Jack
Beauregard), Aymeric de Nadaillac (Spountz, Ahmed, Kong, Pépito; etc…), Loïc
Trehin (Charles Valette, Lady Mc Guffin, Grand Précieux, Howard Carter,
etc …)
L’histoire :
En 1925, le célèbre explorateur anglais Percival Harrison Fawcett disparaît
mystérieusement dans la jungle amazonienne alors qu’il venait de découvrir la
Cité Z, ultime vestige su mythique Eldorado. Dix ans plus tard, sa fille Joan
part à sa recherche en compagnie de Jack Beauregard, un aventurier français un
brin mythomane, tout autant intéressé par l’or des Incas que par le charme de
la jeune femme. Mais ils ne sont pas les seuls à convoiter ce fabuleux trésor…
Au travers de 16 personnages et de 26 décors différents,
cette comédie d’aventure trépidante à la Indiana Jones, inspirée d’une histoire
vraie, vous fera voyager aux quatre coins du monde.
Mon avis : Qu’est-ce
que j’ai ri !!! Pendant une heure et demie non stop. Pendant une heure et
demie, j’ai eu 10 ans. Toute la salle avait 10 ans.
Il est impossible de garder son quant-à-soi devant un tel
délire, devant une telle profusion de gags. Il y a en un toutes les 20
secondes, qu’il soit visuel, verbal ou sonore. Les Aventuriers de la Cité Z est un spectacle total. Totalement
déjanté et totalement jubilatoire.
Je le place très, très haut dans ce registre du burlesque. C’est
un peu comme si Hergé avait pris les Monty Python comme scénaristes d’un de ses
albums. Ce spectacle emprunte en effet autant à la BD qu’au cinéma. A la BD
pour le graphisme de ses décors, en ellipse aussi pour décrire une action
irréalisable sur une scène de théâtre, et même avec l’utilisation de bulles
pour illustrer un tableau.
Et au cinéma parce qu’il contient tous les clichés du film d’aventures.
On pense bien sûr à Indiana Jones,
mais aussi à OSS 117 version Hazanavicius
ou A la poursuite du diamant vert. On
y retrouve tous les ingrédients : suspense, courses-poursuites, cascades,
bagarres… Et on ne lésine pas sur les effets spéciaux. Quel budget ! Train,
avion, moto, bateau, pirogue, hydravion… Animaux sauvages, vent, brouillard,
chutes d’eau, ralentis, travellings, bruitages, ombres chinoises, mime,
charades muettes, accents, chorégraphies, anachronismes savoureux, clins d’œil à
l’actualité, jeux de mots pertinents… Et en plus on nous fait voyager à travers
le monde : France, Ecosse, Egypte, Tibet, Pérou… Exotisme garanti.
J’ai rarement vu des gens applaudir spontanément PENDANT une
scène, tant ils se devaient de manifester immédiatement leur enthousiasme et
leur joie. Sans compter les hoquets et les hurlements de rire, les fous-rires
incontrôlés. Cité Z, « Z »
comme zygomatiques. Car ils sont très éprouvés nos petits muscles malaires.
Difficile des rester sobre et concis pour rapporter le plaisir
que l’on a en assistant à une telle folie parodique. J’ai tout aimé. Très
friand de burlesque, j’ai été comblé au-delà de mes exigences en la matière.
Ils osent tout, les bougres. Ce spectacle est du niveau de l’adaptation
théâtrale des 39 marches, c’est dire.
Il repose sur les mêmes ressorts mais avec ses propres inventions, ses
trouvailles, son texte et ses acteurs. Et quels acteurs !
Pour ce qui les concerne tous les quatre, le mot « performance »
n’est pas galvaudé. Leur prestation est très physique, voire parfois
athlétique. Ils ne s’économisent pas un seul instant sans jamais perdre de vue
leur mission : nous faire rire. Ils sur-jouent volontairement, apportant
ainsi un côté cartoonesque à certaines situations. Les dialogues sont vifs,
parfois très subtils, parfois complètement potaches. Peu avares de postures
nettement appuyées, ils ont un art consommé du visuel. Mais il n’y a pas que
nos yeux qui en prennent plein la vue, nos oreilles aussi sont joyeusement
alimentées de dialogues saugrenus, de phrases alambiquées, de répliques
loufoques et d’allusions grivoises.
Les quatre comédiens sont absolument épatants. On ne peut
pas les dissocier dans les louanges. Ils sont les rouages parfaitement huilés d’une
mécanique imparable. A fond au service de leur(s) personnage(s), ils savent
tout faire, tout jouer ; avec une générosité qui ne faiblit jamais.
Imaginez par exemple que Sara Lepage, qui incarne Joan Fawcett, pousse le perfectionnisme
jusqu’à en arborer de fort jolies, des fossettes… Un tel professionnalisme
force le respect.
Ils sont vraiment excellents tous les quatre. Il faut saluer
les trésors d’imagination et la somme de travail qu’il leur a fallu en amont
pour réaliser un divertissement aussi abouti à tous les niveaux. Car il n’y a
pas que leur jeu qui est hallucinant, il faut tenir compte aussi d’une
bande-son très pointue et de l’avalanche de gags et d’effets spéciaux dont j’ai
parlé plus haut. Ceci dit, une avalanche au Tibet…
Or donc, allez-y, emmenez vos enfants, emmenez vos parents. Ce
spectacle est totalement intergénérationnel. Chacun y trouvera son compte quel
que soit son âge. Ce voyage en Absurdie est une véritable parenthèse enchantée.
A voir absolument. Ce spectacle va vous insuffler de la bonne humeur au moins
jusqu’au printemps prochain.
Gilbert « Critikator » Jouin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire