mercredi 14 novembre 2007

Le p'tit trésor


La Grande Comédie
40, rue de Clichy
75009 Paris
Tel : 01 48 74 03 65
Métro : Place de Clichy/Liège/Trinité d'Estienne d'Orves

Une comédie de Jean-Yves Rogale
Mise en scène par Anne Beaumont
Avec Steevy Boulay (Kevin), Princess Erika (Clarisse), Vincent Azé (Chris)

Ma note : 6/10

Synopsis : A la suite d'un hold-up, alors que tous ses complices se sont fait prendre, Chris a réussi à s'enfuir avec le butin. Mais il a la police à ses trousses. Il trouve refuge dans un appartement occupé par un jeune homme un tantinet précieux en plein chagrin d'amour. Il décide de le prendre en otage afin de pouvoir négocier avec le redoutable commissaire Roulin. Hélas, Chris n'est pas un otage conventionnel. Son désespoir est tellement profond, qu'il en était à envisager le suicide. Alors, le gros pétard de Chris ne l'impressionne pas. Il va donc falloir d'abord amadouer l'amoureux transi pour le rendre plus coopèratif. Mais ce n'est pas une mince affaire tant l'énergumène se montre capricieux et versatile. A un tel point qu'à un moment, on se demande lequel est l'otage de l'autre ! Et pour ajouter à la cacophonie ambiante, voici que déboule dans l'appartement Clarisse, l'épouse de Chris, dépêchée par le commissaire Roulin pour essayer de fair fléchir Chris et l'amener à la raison. Pour ce dernier, les choses vont devenir impossibles à contrôler car Clarisse se révèle tout aussi ingérable que Kevin...

Mon avis : De l'aveu même de Jean-Yves Rogale, l'auteur de la pièce, cette comédie a été écrite sur mesure pour Steevy. De fait, on ne peut parler de rôle de composition tant le personnage de Kevin pourrait être Steevy dans la vraie vie. Pour sa deuxième apparition sur les planches après La presse est unanime de Laurent Ruquier, il s'en sort vraiment bien. Il joue juste et avec beaucoup de naturel. On sent qu'il a dû énormément bosser car il a acquis depuis le théâtre des Variétés une diction impeccable et pris du volume dans la voix. Sinon, Steevy fait du Steevy : attitudes outrées, désinvolture lascive, narcissisme éhonté, poses affectées... Il assume. Sur le mur de son appartement de fiction, est affichée une phrase de Rimbaud qu'il a vraisemblablement faite sienne : "Oh la la, que d'amours splendides j'ai rêvées !"...
Face à ce néophyte, il fallait pour lui donner la réplique deux personnalités chevronnées, un comédien accompli, Vincent Azé, et une habituée de la scène, Princess Erika. Et on peut dire que l'alchimie prend parfaitement. Princess Erika fait preuve d'une présence comique étonnante. C'est un vrai tourbillon à la sensualité énergique qui arrive juste à propos pour donner un bon coup de fouet à la pièce. Avec son visage hyper expressif, on n'a aucun mal à comprendre le moindre de ses états d'âme. C'est une excellente trouvaille que de lui avoir proposé le rôle de Clarisse... Vincent Azé, c'est l'antithèse de Steevy. Costaud, brut de décoffrage, primaire, facilement grossier, homophobe par auto-protection, il dissimule cependant très maladroitement une vraie sensibilité. Pire encore, il ne peut parfois cacher son trouble devant ce corps d'éphèbe que Steevy/Kevin se plaît à dévoiler pour le moindre prétexte. C'est un faux macho qui ne rêve que de garder l'argent de la banque pour que sa femme et ses gosses soient heureux. Il ne ferait pas de mal à une mouche alors, pensez, à une libellule !!!
Le p'tit trésor est une pièce gentillette, bien rythmée, vive. Bien sûr, elle ne décrochera pas le pactole aux Molières, mais c'est un divertissement sympathique qui se laisse regarder sans déplaisir.

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