mercredi 14 novembre 2007
Les Deux Mondes
Un film écrit et réalisé par Daniel Cohen
Avec Benoît Poelvoorde (Rémy Bassano), Natacha Lindinger (Lucile), Michel Duchaussoy (Mutr Van Kimé), Daniel Cohen (Rimé Kiel), Pascal Elso (Serge Vitali), Arly Jover (Delphine), Augustin Legrand (Zotan et Kerté)...
Sortie : 21 novembre 2007
Ma note : 6,5/10
Synopsis : Dans un monde parallèle, au village de Bégaméni,une tribu opprimée adresse des incantations au ciel afin qu'un sauveur vienne les libérer du joug de Zotan, le tyran cannibale...
A Paris, dans le monde normal... Rémy Bassano est un petit restaurateur d'oeuvres d'art réservé, discret et sans histoires. Il est marié à Lucile avec laquelle il a deux enfants.
Un jour, Rémy retrouve son atelier inondé. Non seulement il perd son travail, mais sa femme lui annonce brutalement qu'elle le quitte pour un autre. Il court chercher du réconfort chez ses parents et, alors qu'il est en train de préparer le café dans la cuisine, il est aspiré dans le sol, traverse le temps et se retrouve à Bégaméni.
Là, dans leur étrange village, les Begaméniens l'accueillent comme le libérateur espéré.
A compter de ce moment-là, Rémy se retrouve embarqué dans une aventure haletante. Il se met à naviguer de façon incontrôlable entre les deux mondes...
Mon avis : Dès le générique, on est embarqué dans un monde étonnant, celui de Bégaméni. Dépaysement et exotisme garantis. Les décors - en particulier cette gigantesque grotte inquiétante -, les costumes et le dialecte utilisé par ces êtres mi-aborigènes, mi-préhistoriques, nous transportent dans une BD fantastique. C'est à peine si on reconnaît, affublé de peaux de bêtes et décoré de colifichets et de gris-gris, un impayable Michel Duchaussoy. Quel bonheur que de voir des comédiens de cette envergure se contreficher complètement de leur image !
Retour à Paris. En quelques images, la personnalité de Benoît Poelvoorde est dessinée. C'est un bon mari et un gentil papa, aimable et conciliant, très attentionné ; un doux rêveur quoi, totalement dénué d'agressivité et d'ambition, il n'est pas du tout armé pour affronter les simples aléas de la vie quotidienne. Il subit sans se révolter jamais. Pas facile quand on est à ce point discret, limite insignifiant, d'être amoureux d'une lumineuse Natacha Lindinger au comportement plutôt désinvolte à son égard.
Benoît Poelvoorde est de la race des plus grands. Il pourrait être l'enfant contre nature qu'auraient engendré Bourvil et Louis de Funès au cours de leur Grande vadrouille !!! On peut dire tout ce qu'on veut de lui, mais c'est un sacré comédien. Il sait tout faire. Il est aussi convaincant dans le registre de la grosse farce que dans la plus extrême sensibilité. Il a des regards mouillés devant ses enfants ou devant son épouse qui font fondre. Et il possède au plus haut point le sens cartoonesque du burlesque. Dans ce film, il est irréprochable du début à la fin. Après, ce sont les vicissitudes du scénario qui font que l'on entre ou pas dans l'histoire. Toujours est-il que la véracité du jeu de Poelvoorde rend l'histoire (presque) acceptable.
Les deux Mondes est un peu la synthèse de Jumanji (pour les effets spéciaux), de Mad Max (pour le décor de la capitale des Bégaméniens) et de Sa Majesté Minor (pour le message sur le pouvoir entre autres).
Pour ce qui me concerne, ce film eût été un très bon film s'il ne contenait pas quelques dérives à mes yeux regrettables. Autant Rémy Bassano se montre émouvant de tendresse quand il est avec ses enfants, autant il se métamorphose en un tyran impitoyable et sanguinaire lorsqu'il reçoit le pouvoir. C'est tout de même terrible que d'avoir ainsi recours à la force brute. Sa gestion de la ville et de tout un peuple est calamiteuse. Ce n'est pas très logique et cohérent au vu du caractère débonnaire de son personnage. Autant de violence inutile gâche le plaisir enfantin que l'on a à adhérer à cette parabole pendant plus de la moitié d'un film qui se termine en fouillis mal maîtrisé.
Il reste toutefois de remarquables effets spéciaux (ah la scène avec le chat qui saute dans la cuisine !), les superbes décors du monde parallèle de Bégaméni, le charme de Natacha Lindinger (en dépit d'un rôle peu sympathique, mais nécessaire pour les ressorts de l'histoire) et de Arly Jover, et la fraîcheur des deux enfants. Et, bien sûr, la formidable prestation de Monsieur Benoït Poelvoorde. Rien que pour ça, Les Deux Mondes, un spectacle à voir en famille, vaut le déplacement.
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