samedi 30 octobre 2010
Aurélia Decker "Je crois qu'il faut qu'on parle !"
Les Blancs Manteaux
15, rue des Blancs Manteaux
75004 Paris
Tel : 01 48 87 15 84
Métro : Hôtel-de-Ville
One-woman show mis en scène par Philippe Ferran
Ecrit par Aurélia Decker, Jonathan Kistner, Firas Touati, Raphaël Decker
Ma note : 7/10
Le thème : Aurélia Decker nous entraîne dans son univers familier et familial en brisant un à un les tabous… Elle utilise ses mots pour aborder les maux de notre époque : une sexualité dans tous ses états, un conflit perpétuel de générations, bref un quotidien bien en crise…
Mon avis : Aurélia Decker est arrivée au théâtre des Blancs précédée d’un bouche-à-oreille plutôt alléchant né cet été du côté d’Avignon. La salle Michèle Laroque était donc quasiment pleine pour découvrir cette nouvelle venue dans l’univers du one-woman show… Une heure plus tard, j’étais convaincu. La donzelle possède un sacré potentiel.
Il faut toujours garder en tête que c’était là son tout premier spectacle en solo et sa toute première salle parisienne. Bonjour la pression ! En tout cas, dès son entrée, elle n’en laisse rien paraître. Son passé de comédienne est un atout de poids dans un tel exercice de haute voltige.
Aurélia Decker nous propose un spectacle classique, que l’on pourrait presque qualifier aujourd’hui, vu la systématisation du stand-up, de one-woman show à l’’ancienne. En effet, il est composé d’une succession de sketches, reliés entre eux par un amusant fil rouge, et donc propices à nous faire découvrir toute une galerie de personnages. Niveau situations, elle balaie large en n’oubliant pas de passer dans les coins, même si parfois elle laisse encore de la poussière sous le tapis. C’est elle est encore verte, donc pas mûre, mais suffisamment pour deviner que, de ces bourgeons pimpants et printaniers, va sans doute éclore une fleur piquante et vénéneuse à souhait.
Son sketch d’ouverture est une excellente idée. Ce coming out, très bien géré et maîtrisé, nous installe dans les meilleures conditions car on rit tout de suite. Après, quand on a une bonne idée, ce n’est que de la mécanique. Il n’y a plus qu’à développer, ce qu’elle fait donc fort bien. Comme son prénom – et son physique – l’indiquent, Aurélia est une (jeune) femme. Elle s’attarde donc sur des problèmes et sur des situations spécifiques à son sexe : la recherche effrénée de la moitié d’orange, la rupture quand elle confine à l’abandon, la difficulté à couper le cordon ombilical, le rapport à l’alcool, le foot… Honnêtement, il y a vraiment de la matière tant au niveau du jeu qu’au niveau du contenu. Il y a bien sûr, et heureusement, quelques scories et quelques réajustements à opérer, notamment en ce qui concerne une mise en scène qu’on aimerait plus nerveuse, moins académique, plus inventive (vous me direz qu’il est facile de critiquer…). Mais l’essentiel est là : Aurélia Decker est une nature. Elle y va, et à fond. Elle ne s’embarrasse guère de tabous ou de préjugés, elle est de son temps, et elle ne le perd pas en y mettant des formes. C’est souvent gonflé, parfois osé et presque toujours drôle.
Je pense qu’on en reparlera bientôt…
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