jeudi 7 octobre 2010

Une trompinette au paradis


Théâtre Déjazet
41, boulevard du Temple
75011 Paris
Tel : 01 48 87 52 55
Métro : République

Un spectacle musical écrit et mis en scène par Jérôme Savary
Piano et direction musicale : Philippe Rosengoltz
Costumes : Michel Dussarat et Mauricette Renda
Avec Nina Savary, Jérôme Savary, Antonin Maurel, Sabine Leroc, Frédéric Longbois et l’orchestre des Franciscains Hot Stompers

Ma note : 8,5/10

Synopsis : Boris Vian, poète, chanteur, écrivain, trompettiste, est l’archétype de l’esprit des années 50 du Paris Rive Gauche. Mort en 1959 à l’âge de 39 ans, il est resté jeune dans les mémoires… Boris Vian, c’est univers plein de poésie, de jazz, de provocations, d’insolence et de modernité. Boris Vian, ce sont des chansons inoubliables, c’est le rock’n’roll qu’il fit découvrir aux Français par le truchement d’Henri Salvador. Boris Vian, c’est un engagement politique. Boris Vian, c’est aussi une époque, celle de Saint-Germain des Prés avec ses intellectuels, ses cafés, ses clubs, ses débats…
Jérôme Savary, passionné de jazz et iconoclaste, lui rend ici un hommage qui swingue à travers un spectacle fidèle à son image : irrévérencieux et poétique, provocateur et tendre à la fois.

Mon avis : Ce spectacle est un régal absolu, un véritable bonheur de spectateur. Quelle que soit sa génération, on ne peut qu’y prendre un maximum de plaisir. Le music-hall, c’est ça ! Revivre à travers un des plus brillants fleurons, Boris Vian, les trépidantes et inventives années de l’après-guerre à Saint-Germain des Prés, c’est tout aussi festif qu’intellectuellement enrichissant. Jérôme Savary se mue en conteur pour nous narrer la vie extraordinaire d’un flamboyant météore. Inimaginable tout ce qu’a pu accomplir Boris Vian en si peu de temps. Ce qui est agréable c’est que, sans en avoir l’air, il nous raconte un tas d’anecdotes ayant trait à cette période si foisonnante. On en apprend des choses ! Et pas seulement sur Boris Vian. Une succession de tableaux et de saynètes nous font apparaître ou revivre le Ché, Elvis Presley, les Frères Jacques, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. On croise des zazous, on descend dans les caves, on se retrouve au Tabou… Chaque séquence est parfaite, il n’y a rien à jeter. Il y a néanmoins un tableau qui m’a emballé encore plus que les autres, c’est celui qui illustre la chanson On n’est pas là pour se faire engueuler. Un diamant parmi un écrin de joyaux !
Entouré de cinq musiciens (piano, contrebasse et 3 cuivres auxquels vient parfois se mêler l’excellent Antonin Maurel avec sa guitare), et d’un quatuor d’artistes aussi accomplis que pluridisciplinaires, Jérôme Savary nous propose un spectacle total, plein de joie de vie, d’énergie et d’humour. Les costumes sont magnifiques, le rythme est enlevé, la musique entraînante, le Grand Circus est toujours aussi magique. Nina Savary et Antonin Maurel possèdent un talent inouï. Ils savent absolument tout faire.
Entraînés par cette joyeuse bande, non seulement, on s’amuse énormément, mais on apprend plein de choses.

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