Théâtre de L’Atelier
1, place Charles Dullin
75018 Paris
Tel : 01 46 06 49 24
Métro : Anvers
Un spectacle de Charles Berling, Christiane Cohendy et Ami
Flammer
Mis en scène par Charles Berling et Christiane Cohendy
Avec Charles Berling (Glenn Gould), Ami Flammer (Yehudi
Menuhin), Aurélie Nuzillard, Paul Rias, Alban Bertogliati
L’histoire :
Après seulement huit années de concerts, le génial pianiste Glenn Gould ne
vivait plus que la nuit, enfermé dans son studio d’enregistrement, assurant
lui-même prise de son et montage de ses disques. Pour lui, la musique ne
pouvait plus s’apprécier que dans l’attention active et solitaire de l’auditeur,
et non plus dans une salle de concert où le jeu de scène parasite l’écoute… En
parallèle, Yehudi Menuhin, violoniste solaire béni des dieux, donnait encore cent-dix
concerts l’année de ses 80 ans, ferraillant sans relâche à la pointe de l’archet
pour la paix entre les hommes…
Tout les oppose. A l’exception d’une admiration mutuelle,
concrétisée lors d’un concert en 1966. C’est le point de départ de cette pièce
musicale qui s’appuie sur les écrits de ces deux artiste hors norme, l’un déjà
dans le 21è siècle (Gould), l’autre (Menuhin) héritier des interprètes du 19è…
Mon avis : Le
thème de cette pièce est la confrontation entre deux gigantesques artistes que
tout oppose formellement mais qui sont réunis par le génie et par une estime et
un respect réciproques… Tout nous amène à la rencontre finale où les deux
hommes vont enfin pouvoir échanger et partager à l’occasion d’un concert commun
qui sera enregistré dans le studio de Glenn Gould.
C’est d’ailleurs un studio d’enregistrement qui sert de
décor. A son centre trône un piano à queue. Au fond de la salle, autour d’une
accumulation d’appareils d’enregistrement, un mur d’écrans nous permettra de
suivre les images, ou de ce qui se passe en temps réel dans le studio, ou bien
à projeter des images d’archives montrant les vrais Menuhin et Gould.
A travers Charles Berling, qui incarne Glenn Gould, et Ami
Flammer, qui représente Yehudi Menuhin, on en apprend d’abord un peu plus sur leur
jeunesse, leur cadre familial et sur ce qui les a amenés – très tôt – à la
musique. Déjà se profilent deux caractères très différents. Glenn Gould
apparaît plutôt rigide, introverti, limite asocial, alors que Yehudi Menuhin,
de seize ans son aîné, est totalement solaire, profondément humain et amoureux
de la vie. Cela est, bien sûr, agrémenté d’extraits d’interviews de Gould et d’illustrations
sonores ou d’interprétations en direct de la part d’Ami Flammer. On nous
prépare ainsi au duel final qui va réunir ces deux formidables instrumentistes.
Le projet est ambitieux, particulier, carrément élitiste
même. Il ne s’adresse vraiment qu’à un public d’initiés, de passionnés. En
revanche, en dépit du jeu – remarquable – de Berling et Flammer, pour le
béotien que je suis, j’avoue m’être profondément ennuyé. Pour un profane comme
moi, écouter du Schoenberg, ça tient du pensum. Alors que tout autour, je voyais
des spectateurs concentrés, captivés, parfois enthousiastes. C’étaient des
connaisseurs. Cette pièce est pour eux et c’est bien qu’elle existe.
Même si Gould /
Menuhin ne m’a pas convenu; je tiens à souligner la prestation
véritablement habitée de Charles Berling. Il est totalement « glenngouldisé » !
Il se tient comme lui, communie avec son piano comme lui, marmonne en jouant
comme lui. Quant à Ami Flammer il apporte à son personnage sa bonhommie, sa luminosité,
sa grande tolérance et sa profonde humanité, tout en ne se privant pas d’adresser
quelques remarques très objectives à Gould.
1 commentaire:
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