Théâtre
Saint-Georges
51, rue
Saint-Georges
75009 Paris
Tel : 01 48
78 63 47
Métro :
Saint-Georges
Une pièce
d’Alan Ayckbourn
Adaptée par Victor Lanoux
Mise en scène par Jean-Luc Moreau
Décor de Caroline Mexme
Lumières de Jacques Rouveyrollis
Costumes de Mathilde Penin
Avec Bernard Alane (Alain), Jean-Christophe Barc (Frédo),
Annick Blancheteau (Mireille), Juliette Meyniac (Magali), Marie Montoya
(Natacha), Pierre-Olivier Mornas (Antoine), Mathilde Penin (Chloé), Dimitri
Rataud (Maxence)
Le thème :
Comment Antoine et Natacha peuvent-ils mettre en péril l’équilibre de trois
couples au cours de la même soirée ?
Prévue pour être festive, elle va vite devenir une
catastrophe pour tous, jeunes et moins jeunes…
Mon avis :
Magali et Frédo ont organisé la pendaison de crémaillère dans leur petit appartement
encore en travaux. Ils ont invité leurs plus proches amis, y compris les
problématiques Natacha et Antoine, un couple en pleine crise, et Chloé, l’ex
d’Antoine… Magali et Frédo sont heureux. Ces tourtereaux vivent leur idylle
comme deux collégiens farceurs et pleins de fantaisie. Ce sont de vrais
bisounours. Hélas cette belle harmonie va être fortement menacée avec l’arrivée
de nos deux énergumènes…
Voici, en gros, le nœud de l’histoire. L’idée de départ est
excellente, propice à des tas de rebondissements et à de nombreuses
possibilités de jeu pour les huit personnages concernés. En fait, tout est dans
le titre de la pièce : « 3 lits pour 8 ». Trois couples sont
donc dans leur nid légitime et respectif, et Natacha et Antoine vont être les
coucous qui vont effrontément taper l’incruste.
L’originalité de la mise en scène, c’est que le plateau est
partagé en trois. Nous assistons ainsi en simultané à ce qui se passe dans
trois chambres : côté jardin celle de Mireille et Alain, les parents d’Antoine,
au milieu celle de Magali et Frédo, côté cour celle de Chloé et Maxence… cette
disposition, en supprimant tout changement de décor, permet à la fois de donner
du rythme et d’assister à ce qui se passe dans les autres chambres par rapport
à celle où se place l’action. Ça, c’est un (très) bon point.
Maintenant, il reste le déroulé de l’histoire… Les comédiens,
absolument irréprochables, ne sont pas responsables de la faiblesse de la
pièce. Alan Ayckbourn est un auteur de comédies à succès qui ont fait leurs
preuves sur toutes les scènes du monde. Or, celle-ci, qui date de 1975, est sans
doute celle qui a le plus mal vieilli. Elle colporte en effet un humour
gentiment désuet. Nous sommes aujourd’hui habitués (et demandeurs) de choses
plus mordantes, plus incisives. En dépit ça et là de quelques saillies
amusantes, je dois avouer que mon premier vrai sourire n’est intervenu qu’après
plus d’une heure de jeu. Et je n’ai vraiment bien ri qu’à la toute fin quand
les parents d’Antoine téléphonent chez les amis de leur fils au petit matin…
Autour de moi, les rires étaient plutôt sporadiques. Seules quatre ou cinq
personnes riaient presque systématiquement.
Je ne vais néanmoins pas chambrer et jouer les mauvais
coucheurs à propose de 3 lits pour 8.
En matière d’humour, les goûts sont divers et variés et, surtout, très
personnels. J’ai trouvé cette pièce gentillette. Sans plus. Certains partis
pris de mise en scène m’ont même agacé. Je n’ai pas aimé le trop grand nombre
de décibels des cris de douleur de Maxence cloué au lit par un lumbago. Et,
pire encore, je n’ai pas apprécié le sur-jeu que l’on a imposé à Marie Montoya,
qui tient le rôle de Natacha. Cette jeune femme talentueuse, qui possède naturellement
une formidable présence comique, n’a pas besoin de cette gestuelle grotesque et
de prendre des poses de tragédienne hystérique alors qu’avec de simples
mimiques elle est capable de nous faire exploser de rire…
Le couple qui m’a le plus amusé et touché est celui des
séniors, formé par Bernard Alane et Annick Blancheteau. Ils sont
attendrissants. Juliette Meyniac est adorable, craquante de gentillesse et de
bonne volonté. Jean-Christophe Barc est un bon nounours qui ne sait pas quoi
faire pour protéger sa vie de couple. Mathilde Penin est fraîche et dynamique,
très moderne. Quant à Pierre-Olivier Mornas, dans le rôle d’Antoine, c’est une
sorte de Gaston Lagaffe déprimé, un oiseau mazouté complètement à l’ouest dont
on se demande tout au long de la pièce pourquoi il fait tourner ainsi la tête
des filles.
Pour finir, je pense que cette comédie saura toutefois
trouver son public et qu’elle va marcher honorablement.
1 commentaire:
Merci pour l'information.
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