La Cigale
120, boulevard de Rochechouart
75018 Paris
Tel : 01 49 25 89 99
Métro : Anvers / Pigalle
Ecrit et interprété par Jérémy Ferrari
L’individu :
Subtil, corrosif, décapant, ennemi des idées reçues et du « bien
pensant », c’est sur la religion que la plume de Jérémy Ferrari a d’abord
sévi.
Révélé au grand public par l’émission de Laurent Ruquier, On n’ demande qu’à en rire, sur France
2, il est devenu en quelques passages seulement le spécialiste de la
provocation et de l’humour noir.
Son spectacle est entièrement basé sur des faits réels. Des
faits d’actualités les plus insensés aux textes religieux de la Bible, du Coran
et de la Torah, vous découvrirez tout, absolument tout ce qui vous a été caché…
Jérémy étudie l’actualité religieuse et décrypte les textes sacrés pour
vous !
Mon avis : Ils
ne sont pas nombreux les humoristes de l’acabit de Jérémy Ferrari, qui font
partie de ceux qui osent tout et ne se permettent aucune limite. Il est même
pratiquement le seul à proposer un spectacle qui soit à la fois aussi
subversif, aussi drôle et aussi intelligent. C’est vraiment très gonflé, mais
il a le talent, des sourires et des attitudes qui font que tout passe. Ou
presque…
Tout ce qu’assène Notre Saigneur est donc parole d’évangile.
Il brandit les ouvrages et soumet à qui veut vérifier les passages qu’il a
soigneusement surlignés. Alors, comment pourrait-on lui tenir un quelconque
grief ? Il est en permanence dans le factuel et dans la transparence la
plus totale. N’en déplaise aux intégristes de tous poils, il n’y a absolument
rien à redire.
Jérémy Ferrari est un garçon intrépide, un téméraire. Il faut
oser s’attaquer ainsi aux dogmes. Revendiquer le statut d’iconoclaste tous
risques n’est pas sans dangers. Les esprits bornés ne cherchent même pas à
comprendre que sous le premier degré irréfutable de ses propos il y a à la fois
matière à réflexion(s), et un réjouissant parti pris de rire de tout.
C’est un sale gosse, un garnement qui tire les sonnettes (d’alarme)
mais qui ne s’enfuit pas une fois son forfait accompli. Au contraire. Il
affronte, gratte où ça fait mal. Et, s’il le faut, il rajoute du sel sur la
plaie. Il est en quelque sorte l’enfant spirituel (très spirituel même) qu’auraient
pu avoir Pierre Doris et Jean Yanne s’ils avaient connus la gestation pour
autrui. Son humour est à l’image de sa tenue de scène : noir, très noir.
Mais chez lui, cette couleur n’est pas signe de tristesse, il a le noir
guilleret. Il a ce talent de nous amuser et de nous faire rire, parfois aux
éclats, avec de véritables horreurs.
Homme sans foi ni loi, Jérémy nous propose un spectacle très
physique. Son engagement est total. Remarquable comédien, il possède un métier
consommé pour jouer avec les ruptures, il excelle dans l’art de la digression
et utilise habilement des silences. Evidemment, quand on va assister à son
spectacle, on sait pourquoi on y va et ce que l’on va entendre et voir. C’est
pourquoi il y a une réelle complicité entre son public et lui. Plus il balance
et plus il nous plaît. Dans cette époque terriblement morose, des gens comme
lui, qui affichent leur impudence à être politiquement incorrect, ça nous offre
de joyeux moments d’oubli. C’est on ne peut plus sain… Il va parfois trop loin ?
Et alors… Toute la salle se réjouit de l’y accompagner.
De toute façon, tout est dans le titre de son one man show :
Hallelujah Bordel ! L’association
de ces deux mots est explicite et suffisamment provocatrice pour qu’on ne soit
pas surpris par son contenu. Au contraire, ça donne encore plus envie…
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