Gaîté Montparnasse
26, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tel : 01 43 22 16 18
Métro : Gaîté / Edgar Quinet
Spectacle écrit et mis en scène par Julie Ferrier
Avec Julie Ferrier, Anne Buffet, Brieuc Carpentier, Katia Charmeaux,
Bénédicte Guichardon, Véronic Joly
Présentation :
Julie Ferrier revient au théâtre de la Gaîté Montparnasse entourée de complices
de toujours, tous plus fous les uns que les autres… Vous y retrouverez entre
autres Martha et Melle Klimt, issues de son seule-en-scène, accompagnée de
nouveaux personnages dans une succession de numéros, sketches et performances.
La maîtrise de la connerie, l’interactivité et la jubilation
seront le cœur et les poumons de ce cabaret unique.
Mon avis :
Julie Ferrier, Julie fait rire, y compris les jours ouvrables ! Entourée
de quatre femmes et d’un homme (et quel homme !), elle a créé un véritable
esprit de troupe avec des comédiens aussi barrés qu’elle. Et ce n’est pas peu
dire. Des cas barrés, quoi !
Avec les « Ferriéristes », le spectacle commence
dans la rue, se prolonge dans la salle avant de se projeter sur scène pour deux
heures de délire(s). Artiste protéiforme, Julie Ferrier, n’aime rien tant que
de créer des personnages très différents mais toujours très hauts en couleurs.
C’est d’ailleurs avec la petite veste jaune de Mademoiselle Klimt qu’elle apparaît d’abord. Cherchant toujours la spontanéité, mais freinée par
une gaucherie hésitante et chronique, elle fait furieusement penser à la
gestuelle de Jacques Tati. C’est un personnage sympathique et attachant qui ose
parfois l’audace des timides. Des fulgurances qu’elle regrette aussitôt, qui la
gênent, ce qui, bien sûr, provoque le rire. Cette Julie-là possède une sorte d’alter
ego tout aussi caricaturale en la personne de Bernadette. Autant Julie est
introvertie, autant Bernadette est cash. Un tempérament auquel elle donnera
libre cours tout au long du spectacle avec des compositions absolument désopilantes
dont, en particulier, l’art de se faire une gâterie après moult préliminaires
et un numéro en ombres chinoises aussi gonflé que cocasse.
En mai, c’est Ferrier
est un spectacle inclassable qu’on ne peut pas narrer par le menu. Un pot-pourri, un pot pour rire. C’est une
succession de tableaux et de saynètes, une auberge espagnole où chacun apporte
son talent avec pour seule mission, nous surprendre, nous enchanter, nous
émouvoir et, évidemment, nous faire rire. Surtout nous faire rire.
Très riche, très dense, très varié car on touche à
différents genres, très coloré (il y a des accoutrements qu’il faut oser
porter), très visuel, on sent que les comédiens prennent un plaisir fou à le partager avec
nous. C’est en fait un drôle (au sens propre) de cocktail. On pense parfois aux
Branquignols, aux Deschiens, à l’univers d’Edouard Baer, et à Tati donc
(Bernadette est une sorte de Monsieur Hulot en jupons)… Julie Ferrier se
délecte à revêtir à deux reprises la robe incontrôlable de Martha pour se
livrer à deux prestations complètement déjantées avec gestuelle saccadée, débit
bouillonnant et discours farfelu, nous démontrant une fois encore qu’elle n’a
pas le téton près du bonnet…
Cette troupe picaresque nous fait vivre vraiment de grands
moments. Certains même plus grands que d’autres. J’ai ainsi particulièrement apprécié
la séquence de break dance (du très, très haut niveau), les personnages de
Karbie et Ben, la mamie au ukulélé… Mais j’ai quasiment tout aimé. Ça a l’air
disparate, de partir parfois un peu dans tous les sens alors que, au final,
tout se tient. Et puis il y a une réelle poésie dans tout cela. Une poésie de l’absurde
jouée avec beaucoup d’authenticité, de sincérité et de générosité.
« En mai, fais ce qu’il te plaît »… C’est le parti
pris de Julie et de ses complices. Et, ce qui est parfait, c’est que ça nous
plaît aussi !
Gilbert « Critikator » Jouin
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