Roy Music/Polydor/Universal Music
Pour Ivre Mer, le
deuxième album de Hangar, je suis absolument sans réserve. Onze titres, onze
perles. De ces perles que l’on rêve de trouver dans les huitres du Cap-Ferret,
fraîches et goûtues à souhait. Honnêtement, chacun des titres est un vrai
bonheur. Je me suis régalé du début à la fin.
Les six (Han)garnements forment un fameux groupe qui possède
une vraie identité, une empreinte originale. Ils ont une qualité fondamentale,
la simplicité. Plus c’est simple, plus c’est efficace. Leur musique, sans fioritures,
sans effets superflus, est d’une redoutable efficacité. Ils vont à l’essentiel,
créant pour chaque morceau son ambiance propre.
Ecoute, le premier
titre de l’album, en est le reflet parfait. Ils mêlent leur besoin vital et
impérieux de musique aux sentiments. Le rythme, entêtant, obsédant, envoûtant,
monte en puissance pour se terminer quasiment en incantations
« vaudouesques ». Le résultat est imparable. Ce titre va trouver
toute sa dimension sur scène.
Le suivant, Où
errons-nous, est peut-être ma chanson préférée. J’ai aimé son texte
énigmatique, riche en jolies sonorités, j’ai apprécié l’enchevêtrement des voix
avec les guitares, trouvé jolies cette image de filles dansant devant les
phares…
Tattoo est une
superbe déclaration d’amour, forte, pas mièvre du tout, truffée de témoignages
d’affection on ne peu plus concrets. Ce sont des paroles adultes qui vont aller
droit au cœur des demoiselles… Quant à Descends,
elle est le développement de la précédente. Les choses ont été dites dans Tattoo, Descends correspond au passage à l’acte. C’est délicieusement
coquin, explicite. Il y a un côté gainsbourien avec soupirs et petites rires à
la clé. C’est vraiment, vraiment bien. Superbe ambiance qui se termine en une
ponctuation sexophonique.
La miss du sud,
c’est carrément une incursion vers la musique country. C’est plein de douceur
et – ils en sont capables – de délicatesse. C’est tout en touches pastel et en
notes sucrées et cuivrées. En fermant les yeux, nous sommes transportés dans le
bayou girondin…
La musique et la voix de Mister
Power m’ont ramené presque 50 en arrière. Dans les couplets, a surgi
l’image de Jacques Dutronc interprétant Et
moi, et moi, et moi. Je ne suis sorti de ma nostalgie qu’à la fin du
morceau, réveillé par la fureur des guitares.
De son côté, la rumeur
se singularise par son ambiance un tantinet celtique. On y reconnaît
l’empreinte de la cornemuse de l’excellent Carlos Nunes. Août est un titre plus dépouillé, débutant par une guitare-voix
puis montant joliment sans jamais forcer comme si la chaleur du mois
assoupissait les musiciens. La voix, très devant, ajoute au charme indiscutable
de cette chanson teintée de mélancolie.
Ivre mer est ma
deuxième chanson préférée. C’est gonflé car interprété intégralement en voix de
tête. Avec ses rimes en « air », cela crée un climat onirique,
aérien, du meilleur effet. C’est un titre à part, original, qui ne fait
qu’amplifier la grande envergure de leur éventail musical… On retrouve
d’ailleurs l’utilisation des voix de tête sur le refrain de A l’ombre. Un emprunt (très réussi) aux
Beatles ?
Enfin, après Gainsbourg, Dutronc, les Beatles, le clin d’œil
à l’Amsterdam de Jacques Brel est-il
volontaire avec la phrase « Le long des verges mortes » dans Soleil profond ? Je le pense car il est
subtilement amené et formulé. Cette chanson, fort bien écrite, termine l’album
en beauté…
Hangar passe le cap du second album sans coup férir. Si les
petites d’Arcachon ne les mangent pas, ce sextette débordant de talent et de
créativité est appelé à une belle et longue carrière. Assurément, avec Hangar
est loin d’être sur la voie de garage. Fermez le ban… d’Arguin.
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