Polydor / Universal Music
Je l’attendais de pied ferme, Sophie-Tith. J’avais bien sûr
apprécié son album de reprises. Vu la qualité de ses prestations lors de La
Nouvelle Star, je savais quelle remarquable interprète elle était. Premières rencontres était un
amuse-gueule, un truc bien fait destiné à nous faire patienter dans la perspective
du premier vrai opus
Sophie-Tith n’est pas encore majeure (elle aura 18 ans en
septembre), son album non plus. Jusque là, elle avançait masquée. Elle se
planquait derrière des reprises qu’elle s’appropriait de façon magistrale.
Aujourd’hui, elle est bien forcée de se dévoiler, de révéler ce qu’elle a au
fond de son tout jeune cœur. Tous les textes qu’elle a retenus proposent des
paroles plutôt adultes. Même si elle n’a apporté sa patte qu’à un seul texte (J’envie / J’en veux), je pense qu’elle
est en droit de revendiquer tout ce qu’elle chante. Sinon, je n’en vois pas l’intérêt.
Sophie-Tith m’avait vraiment impressionné lors de La
Nouvelle Star. Alors, forcément, mon attente était proportionnelle à mon
enthousiasme. Elle avait mis la barre très haut, la demoiselle ! Que dire
donc de J’aime ça, ce premier album personnel ?
Pareil pour moi. J’aime ça, mais sans plus… Bon, sur les
douze titres qui composent cet album, j’en ai « aimé » huit. Les deux
tiers. C’est une bonne proportion. Pourtant, je n’ai pas grimpé aux rideaux
comme je l’espérais.
Photo : JM Lubrano |
Voici mon hit-parade personnel :
-
1/ Jalouse
-
2/ Hit You With The Truth
-
3/ J’envie / J’en veux
-
4/ Ces choses-là
-
5/ J’ai sorti les armes
-
6/ Weakfortress
-
7/ J’aime ça
-
8/ Enfant d’ailleurs
Mat Bastard, le leader de Skip The Use, a écrit sept
chansons. C’est un bon auteur qui ne fait pas dans la mièvrerie. Ses pôles d’intérêt
touchent à l’universel et à la place de l’individu dans le vaste monde. Il
frise parfois la métaphysique (Enfant d’ailleurs).
Mais il a un grand défaut qui m’a horripilé et fait légèrement saigner les
oreilles : c’est un stakhanoviste de l’élision ! Son record de
voyelles bouffées se trouve, je crois, dans J’ai
sorti les armes. J’ai failli « sortir d’ mes gonds » comme il est
dit dans le superbe duo Ces choses-là.
C’est dommage, ça gâche un peu la portée de textes vraiment intelligents.
Si le tonique et entêtant Jalouse et le très anglo-saxon Hit
You With The Truth sont redoutablement efficaces, j’avoue néanmoins un
faible pour J’envie / J’en veux. C’est
pour moi une chanson à part. D’abord parce que Sophie-Tith l’a coécrite. Et
ensuite, j’ai été très sensible à son climat carrément « mylènefarmerien »,
tant dans la façon de chanter que dans son climat musical. J’ai aimé ce parti
pris de dire des choses assez violentes, de se montrer menaçante sans jamais
élever la voix. L’impact n’en est que plus efficace. Pas besoin de chercher à
lire entre les lignes, on voit que le texte est très personnel, intime même. Et
si on veut en savoir un peu plus sur la jeune fille, il suffit de se reporter à
J’aime ça, et on en apprend beaucoup sur sa personnalité profonde.
J’ai aimé cette sincérité, ce courage, cette manière de
défier le monde, de bousculer les a priori, de piétiner les idées reçues.
Le masque est tombé. On a l’impression que Sophie-Tith est
devenue papillon sans être jamais chrysalide. Elle a pris son envol. Je suis
certain qu’elle peut nous emmener encore plus haut. L’avenir lui appartient.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire