vendredi 6 juin 2014

La Belle Hélène

Théâtre du Gymnase du 2 au 7 septembre 2014
Puis en tournée avant de revenir s’installer à Paris.



L’espoir Belle Hélène

J’ai assisté hier à une présentation de La Belle Hélène, l’opéra-bouffe de Jacques Offenbach, créé en 1864 (il y a donc tout juste 150 ans !), qui sera proposé dans une version très modernisée à la rentrée de septembre au Théâtre du Gymnase avant de partir en tournée à travers la France.

Les cinq tableaux que j’ai vus m’ont littéralement emballé. Pierre-Yves Duchesne, qui en assure la mise en scène, a su à la fois totalement respecter le livret originel et lui donner un sacré coup de jeune. Je pense en effet que tout est réuni pour faire de ce qui fut une des toutes premières comédies musicales un succès intergénérationnel. Voici, dans le désordre, les ingrédients qui me permettent de l’assurer :

1/ La musique d’Offenbach.
La partition de La Belle Hélène comprend quelques tubes qui sont passés à la postérité, ne serait-ce que le fameux « Je suis l’époux de la Reine, poux de la Reine, poux de la Reine… »

2/ Les chorégraphies
Pierre-Yves Duchesne a eu la judicieuse idée d’instiller de la danse urbaine (break dance, hip hop, ragga…) au milieu d’évolutions plus classiques. Ce parti pris apporte une dynamique très actuelle. Aujourd’hui, on ne saurait concevoir un spectacle musical sans faire appel à ce moyen d’expression si prisé du jeune public (et des plus âgés aussi) pour son côté spectaculaire et ses prouesses physiques.

3/ La scénographie
Là aussi, on s’est mis au goût du jour avec l’utilisation de la technique du mapping vidéo en 3D. En projetant des images hautes définition, ce procédé amène une totale liberté et ajoute une grande esthétique à l’aspect visuel de ce spectacle.

4/ L’humour
L’humour, l’ironie et la satire sont des éléments propres à l’opéra-bouffe. Les auteurs du livret de La Belle Hélène, Henri Meilhac et Ludovic Halévy en ont saupoudré les textes des chansons et des dialogues. Pierre-Yves Duchesne y a ajouté une note de burlesque et énormément d’autodérision.


5/ Le casting
Alors là, on ne peut rêver de plus « belle » Hélène que Pauline Bailleul. Elle a tout pour elle : la majesté inhérente à son personnage, le charme, la féminité, la sensualité et, ce qui ne gâche rien, le second degré… Antony Véronèse est un Pâris parfait, un Adonis qui se complaît à jouer au bellâtre avec une gourmandise évidente…Salomé Hadjadj campe une Calchas élégante et pleine de drôlerie… Francisco Gil incarne un Ménélas digne de la comedia dell’arte, frisant le caricatural sans jamais y tomber… Pierre-Yves Duchesne apporte sa prestance et son métier consommé au roi des rois Agamemnon… Et j’ai retrouvé avec grand plaisir Gwendal Marimoutou, dans le rôle d’Oreste ; je l’avais repéré dans la pièce Ados et il avait confirmé ses talents de chanteur dans la dernière édition de The Voice. Un garçon qui ira loin.
Enfin, quelle astucieuse trouvaille que d’avoir confié le rôle de la narratrice à Claude Gensac. La présence de l’épouse de Louis de Funès dans la série des « Gendarme » ne fait que confirmer la volonté de recul et d’humour à cette adaptation.


Pour vérifier tout cela, rendez-vous au Théâtre du Gymnase début septembre. Au Gymnase, il va y avoir du sport, il va y avoir du Sparte…

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