Théâtre du Gymnase du 2 au 7
septembre 2014
Puis en tournée avant
de revenir s’installer à Paris.
L’espoir Belle Hélène
J’ai assisté hier à une présentation de La Belle Hélène, l’opéra-bouffe de Jacques Offenbach, créé en 1864
(il y a donc tout juste 150 ans !), qui sera proposé dans une version très
modernisée à la rentrée de septembre au Théâtre du Gymnase avant de partir en
tournée à travers la France.
Les cinq tableaux que j’ai vus m’ont littéralement emballé. Pierre-Yves
Duchesne, qui en assure la mise en scène, a su à la fois totalement respecter
le livret originel et lui donner un sacré coup de jeune. Je pense en effet que
tout est réuni pour faire de ce qui fut une des toutes premières comédies
musicales un succès intergénérationnel. Voici, dans le désordre, les
ingrédients qui me permettent de l’assurer :
1/ La musique d’Offenbach.
La partition de La
Belle Hélène comprend quelques tubes qui sont passés à la postérité, ne
serait-ce que le fameux « Je suis l’époux de la Reine, poux de la Reine, poux
de la Reine… »
2/ Les chorégraphies
Pierre-Yves Duchesne a eu la judicieuse idée d’instiller de
la danse urbaine (break dance, hip hop, ragga…) au milieu d’évolutions plus
classiques. Ce parti pris apporte une dynamique très actuelle. Aujourd’hui, on
ne saurait concevoir un spectacle musical sans faire appel à ce moyen d’expression
si prisé du jeune public (et des plus âgés aussi) pour son côté spectaculaire
et ses prouesses physiques.
3/ La scénographie
Là aussi, on s’est mis au goût du jour avec l’utilisation de
la technique du mapping vidéo en 3D. En projetant des images hautes définition,
ce procédé amène une totale liberté et ajoute une grande esthétique à l’aspect
visuel de ce spectacle.
4/ L’humour
L’humour, l’ironie et la satire sont des éléments propres à
l’opéra-bouffe. Les auteurs du livret de La
Belle Hélène, Henri Meilhac et Ludovic Halévy en ont saupoudré les textes
des chansons et des dialogues. Pierre-Yves Duchesne y a ajouté une note de
burlesque et énormément d’autodérision.
5/ Le casting
Alors là, on ne peut rêver de plus « belle »
Hélène que Pauline Bailleul. Elle a tout pour elle : la majesté inhérente
à son personnage, le charme, la féminité, la sensualité et, ce qui ne gâche
rien, le second degré… Antony Véronèse est un Pâris parfait, un Adonis qui se
complaît à jouer au bellâtre avec une gourmandise évidente…Salomé Hadjadj campe
une Calchas élégante et pleine de drôlerie… Francisco Gil incarne un Ménélas
digne de la comedia dell’arte, frisant le caricatural sans jamais y tomber…
Pierre-Yves Duchesne apporte sa prestance et son métier consommé au roi des
rois Agamemnon… Et j’ai retrouvé avec grand plaisir Gwendal Marimoutou, dans le
rôle d’Oreste ; je l’avais repéré dans la pièce Ados et il avait confirmé
ses talents de chanteur dans la dernière édition de The Voice. Un garçon qui ira loin.
Enfin, quelle astucieuse trouvaille que d’avoir confié le
rôle de la narratrice à Claude Gensac. La présence de l’épouse de Louis de
Funès dans la série des « Gendarme »
ne fait que confirmer la volonté de recul et d’humour à cette adaptation.
Pour vérifier tout cela, rendez-vous au Théâtre du Gymnase
début septembre. Au Gymnase, il va y avoir du sport, il va y avoir du Sparte…
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