Conte Jouin n° 2.
A cette époque (début des années 60), je jouais les pseudo rebelles. Je me voulais anticlérical et anti-bourgeois...
Train
de vie
Je
vis mon train de vie
Une
vie sans entrain
Une
vie sans envies
Un
train-train quotidien
Dans
le wagon de queue
De
ce triste omnibus
Je
vis comme je peux
Ma
vie est un rébus
Et
je cherche ma voie
Tripotant
l’aiguillage
Mais
je tomb’ chaque fois
Sur
la voie de garage
Au
train où vont les choses
J’
vais me mettre à brailler
Ma
vie est trop morose
Je
crains de dérailler
Vous
messieurs les bourgeois
Vous
grands ecclésiastiques
Vous
usez dans la joie
D’un
train de domestiques
Il
peut vous arriver
Ça
je l’espère encore
Que
ce train emballé
Vous
passe sur le corps
On dit « qui trop embrasse
A
force mal étreint »
Mopi,
par wagons j’embrasse
Et
personne ne s’en plaint
Dans
le train de la vie
Trop
chères sont les places
L’amour,
à mon avis
Seul
vaut la première classe
Tout
sans nous consulter
Fut
compartimenté
Tant
pis, j’ voyagerai
Seul
sur le marchepied
A
ma dernière gare
J’
quitt’rai ce tortillard
Sans
un dernier regard
J’
prendrai le corbillard
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