lundi 8 mars 2021


Conte Jouin n°6

A l'occasion de la Journée de la Femme, je ressors ce poème écrit en 1968 ou 1969. Il m'avait été inspiré par la naissance du mouvement MLF... J'étais alors tout jeune et, n'étant pas très entreprenant au niveau de la séduction, je me réfugiais derrière une misogynie affectée. Disons que j'aimais bien provoquer... Il faut replacer ce texte plein de candeur dans le contexte post soixante-huitard. J'ai bien conscience qu'il date et qu'il ne serait plus présentable aujourd'hui. Il ne faut donc le considérer que comme un produit "vintage".

Les Taupes

 

Vot’ mouv’ment de libération

C’est vraiment de l’aberration

Quant à votre émancipation

Elle tourne à l’obstination

Comme tout ce que vous tentez

Vous allez bien sûr le rater

Il ne faut pas vous entêter

Vous frisez la stupidité

 

Les taupes, les taupes

Vous êtes bien comme vous êtes

Les taupes, les taupes

A quoi serviraient des lunettes

Les taupes, les taupes

Aveugles vous serez toujours

Les taupes, les taupes

Vous ne verrez jamais le jour

 

Vous voulez croire au Pèr’ Noël

Et marcher sans notre tutelle

Votre rôle c’est d’être belles

Et d’être pour nous des femelles

Au mieux vous serez nos amies

Mais faut pas trop avoir d’envies

Vous ne serez, de votre vie

Amazones de mère en fille

 

Les taupes, les taupes

Vous n’épatez que vos gal’ries

Les taupes, les taupes

Avec vos mines de furies

Les taupes, les taupes

Fini le temps des Walkyries

Les taupes, les taupes

Il y a tous les mâles qui rient


 

Nous sommes votre chien berger

Nous vous aidons à traverser

Et dès qu’il y a du danger

Contre nous vous vous blottissez

Vous fumez maint’nant plus que nous

Vous conduisez comm’ des cass’-cous

Vous vous soûlez même entre vous

Et vous croyez être dans l’ coup

 

Les taupes, les taupes

Bientôt, avec tout’ ces manières

Les taupes, les taupes

Vous s’rez tout’ seul’ dans vos tanières

Les taupes, les taupes

Alors vous crierez au secours

Les taupes, les taupes

Et il n’est pas sûr qu’on accoure

 

Même en portant des pantalons

Vous n’ s’rez des étalons

Quant à nous, nous ne jouerons

Jamais chaqu’ mois à cach’-tampon

Votre condition féminine

N’a pas besoin de pantomimes

Soyez mignonnes et câlines

Comme au bon temps des crinolines

 

Les taupes, les taupes

Vous avancez à l’aveuglette

Les taupes, les taupes

Cessez d’ jouer les suffragettes

Les taupes, les taupes

Un jour, pour faire votre fête

Les taupes, les taupes

Vous n' trouv’rez plus que des tapettes

 

 

 

 

 

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