Théâtre L’Archipel
17, boulevard de Strasbourg
75010 Paris
Tel : 01 75 54 79 79
Métro : Strasbourg
Saint-Denis
Concert jubilatoire écrit et
interprété par Marie-Cécile Héraud, Cécile Bayle, Bruno Buijtenhuijs et Xavier
Vilsek
Présentation : Le Barber
Shop Quartet reprend à sa façon l’esprit du Barbershop et ses harmonies a
cappella pour nous entraîner dans un spectacle au rythme endiablé et à l’humour
débridé.
Aux étourdissantes prouesses
vocales se mêlent chansons humoristiques, pastiches, mime comédie et même
d’époustouflants bruitages !
Mon avis : Une pure merveille !
C’est une des rares fois
où ; à la fin d’un spectacle, je ne ressens qu’une envie : qu’il
recommence immédiatement à son tout début pour en goûter toutes les facéties en
toute liberté d’esprit. En effet, lorsqu’on découvre un spectacle, on ne peut
s’empêcher d’avoir d’abord un regard critique, une curiosité professionnelle
qui nous empêchent de profiter pleinement de ce qui nous est donné à voir et à
entendre. On a tendance à chercher la petite bête, la faiblesse passagère, le
petit coup de moins bon, l’écueil de la facilité ou la tentative du sur-jeu…
Or là, avec le Barber Shop Quartet, j’ai été
« shopé » de bout en bout par la formidable qualité de leur
prestation. La totale. Le beurre et l’argent du Barber ! Ces quatre
olibrius aussi doués qu’extravagants nous comblent autant l’ouïe que la vue.
L’ouïe pour l’extrême perfection de leurs harmonies vocales et la précision des
bruitages ; la vue pour l’originalité de leur gestuelle, leur inventivité cartoonesque
et leur appétence à tout traiter en gag.
Comme tout quatuor qui se respecte, ils sont quatre. Mais dès leur entrée, ils affichent un déséquilibre comportemental. Il y a deux joyeux drilles et une luronne qui affichent sans retenue leur goût pour la gaudriole et, en contrepoids, il y a une revêche que leurs pitreries n’amuse visiblement pas mais qui, presque à son corps défendant, ne sera pas la dernière lorsqu’il faudra soit apporter son propre grain de folie, soit se mêler à la frivolité ambiante. Ça fonctionne on ne peut mieux.
Après un court préambule jazzy
cool qui nous permet d’apprécier illico l’entrelacs séraphique de leurs voix,
nos deux couples vont dérouler un spectacle aussi abouti que jubilatoire. C’est
comme un cocktail dans lequel on aurait mêlé les Andrew Sisters, Spike Jones et
Tex Avery. En plus de la confondante qualité vocale et visuelle, il faut
ajouter la grande valeur scripturale des parodies. Chaque texte est un
véritable petit bijou ciselé avec un soin d’orfèvre. Je pense particulièrement
à celui du Blue Rondo à la Turk de
Dave Brubeck que Nougaro avait adapté en un palpitant A bout de souffle et qui devient ici un mélodrame burlesco-consumériste
intitulé finement Le caddie de mes soucis.
Là, on est dans le domaine de la performance…
Enfin, ainsi que je l’ai signalé un peu plus haut, la grande originalité, la valeur ajoutée de ce spectacle vocal, c’est d’y avoir introduit une bonne dose de bruitages aussi brillants qu’inattendus, illustrés la plupart du temps d’une composition physique absolument hilarante de la part de leur auteur, Xavier Vilsek. Il suffit d’entendre la cascade de rire que cela provoque chez les enfants pour comprendre combien il est expressif, voire incontrôlable.
Bref, j’ai pris un tel pied que j’ai
bien l’intention de retourner les voir rien que pour le plaisir. Je suis
convaincu que, si le Barber Shop Quartet
s’installait suffisamment longtemps à Paris, il deviendrait à coup sûr un
groupe culte.
Gilbert « Critikator »
Jouin
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